Le témoignage d'Isabelle, battue par son mari pendant plus de 20 ans

Isabelle a été battue pendant plus de vingt ans par son mari. Aujourd'hui, grâce à l'aide du Centre d'information sur les droits des femmes, elle est en instance de divorce. Elle a raconté son histoire à France 3 Champagne-Ardenne. ©France 3 Champagne-Ardenne

Isabelle a été battue pendant plus de vingt ans par son mari. Aujourd'hui, grâce à l'aide du Centre d'information sur les droits des femmes, elle est en instance de divorce. Elle a raconté son histoire à France 3 Champagne-Ardenne.

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Selon les premiers résultats de l'enquête nationale sur les violences envers les femmes en France, chaque année, une femme sur dix entre 20 et 59 ans est victime de la violence de son partenaire. Tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint. 

Nous avons rencontré Isabelle, victime de violences pendants plus de 20 ans. Elle est en instance de divorce aujourd'hui et elle en est arrivée là grâce à l'aide du Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), une association qui vient en aide aux femmes victimes de violences. 

Depuis deux ans, Isabelle se rend au CIDFF. Elle est prise en charge par Laure et Clémentine, accueillantes pour les victimes de violences. Les violences conjugales ont débuté pour Isabelle le lendemain de son mariage. "J'ai reçu l'alliance dans la figure, pour je ne sais plus quoi".

Coups de pieds, gifles, étranglement, dénigrement, ordres contradictoires, éclats de voix, mépris, menaces. Isabelle a subi des violences pendant 24 ans. Mariée à un chauffeur routier, son calvaire débute tous les vendredis soirs. "On vous dit à longueur de journée 't'es une incapable, tu ne sauras jamais rien faire de ta vie, tu ne sais pas élever les gamins, tu ne sais pas faire à manger, tu ne sais pas faire le ménage. Tu seras rien, t'es une merde !'. Quand on vous le dit, qu'on vous le répète tout le temps, vous y croyez".

Elle ajoute : "une fois que la porte était fermée, c'était lui le maître à la maison. Il fallait faire ce qu'il voulait. Un exemple : on était en train de regarder la télé, il arrivait, il se mettait dans le canapé et il changeait de chaîne, parce que c'était sa maison, c'était sa télé."

La difficulté du dépôt de plainte

Isabelle a tout donné à cet homme. Plusieurs fois hospitalisée, elle n'osera toujours pas porter plainte."Déjà je l'aimais, et quand vous aimez quelqu'un, vous avez des œillères. Après une crise, il était gentil, il pleurait. Il disait : 'je m'excuse, je suis désolé, je ne recommencerai pas.'"

"Le dépôt de plainte est une démarche très dure", explique Laure Benimeli, accueillante pour les femmes victimes de violences. "Les femmes sont obligées de raconter à des personnes qu'elles ne connaissent pas leurs histoires, leurs souffrances, qu'elles cachent généralement à tout le monde. Elles savent très bien les conséquences de leur dépôt de plainte, donc forcément elles sont très réticentes, mais c'est nécessaire pour leur reconstruction."

Le déclic, Isabelle l'aura la nuit du 26 octobre 2014. "Il m'a attrapé et ça a été l'enfer", raconte-t-elle. "Ça a été des coups de poing, des coups de pied. J'ai la marque de ma maison qui me restera à vie sur le front. Il m'a tapé le front contre l'arrête d'un mur. Donc je suis tombée dans les vapes et j'ai entendu ma fille qui arrivait. Après il m'a prise par les cheveux, il m'a traînée, il s'est mis sur moi et a essayé de m'étrangler. Et il a lâché prise quand ma fille est descendue et qu'elle l'a vu."

Isabelle est une survivante. Aujourd'hui elle est libérée de l'emprise de son bourreau. "Vous êtes libre, libre de faire ce que vous voulez. Il faut avancer, leur montrer que vous pouvez vous en sortir sans eux. Et ça c'est la meilleure des vengeances, la meilleure !"
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