Certaines personnes profitent des réveillons de fin d'année sans consommer la moindre goutte d'alcool. Elles ont expliqué pourquoi à France 3 Champagne-Ardenne.
Sans alcool, la fête est plus folle. Beaucoup ne croient pas à cet adage, mais il n'empêche que certaines personnes se passent de la moindre goutte d'alcool lors des réveillons de fin d'année.
Raisons de santé, pas d'envie particulière, nécessité de rester sobre pour conduire... France 3 Champagne-Ardenne a lancé un appel à témoignages, qui montre que les raisons de cette abstinence peuvent être fort diverses et variées.
La sécurité avant tout
Maxime Gallet invoque la sécurité. "J'ai eu ma fille il y a deux ans, et depuis je ne bois pas pour rentrer en sécurité à la maison avec ma petite famille. Le réveillon du Nouvel An est fait pour passer de bons moments en famille. Ma femme admire le fait que je ne bois pas, elle se sent rassurée quand je prends la voiture après les fêtes."
Et la santé aussi
Coraline n'a bu ni à Noël, ni au Nouvel An. "Je ne bois pas d'alcool car j'ai fait une cure en avril et je n'ai toujours pas repris. Mes proches sont contents, comme ça je peux conduire et m'occuper des enfants [rires]. Et comme dit le dicton : sans alcool, la fête est plus folle."
Le travail en embuscade
Kody est un sapeur-pompier volontaire (SPV) des Ardennes. "Étant d’astreinte le soir du réveillon, je me dois de ne pas boire d’alcool. Je suis jeune conducteur également, et je ne faisais pas le réveillon chez moi. Je n’y ai pas le droit, même si un verre serait bien. La tolérance zéro est importante, pour toutes personnes reprenant le volant. Ma famille est assez étonnée que je ne puisse pas boire un verre, mais les lois restent les mêmes au moment des fêtes." Il termine par un conseil. "Faites attention à vous sur la route."
On s'amuse très bien sans
L'alcool ? Il n'apporte "rien" à Élise Rémy. "Faire une fête sans orgie alcoolisée semble inconcevable pour beaucoup. Pourtant, une soirée 100 % non alcoolisée s’avère tout à fait possible. Boire n’est pas en soi une nécessité. S’amuser, prendre du bon temps, créer des liens sont faisables sans nécessairement ingurgiter des doses excessives d’alcool. On peut très bien s'amuser sans. Souvent, les gens ne comprennent pas qu'on puisse passer un bon repas sans goûter à l'alcool. Personnellement l'alcool ne m'apporte rien. Je suis très bien sans." Elle finit avec un petit appel bienvenu. "Je respecte les gens qui boivent, alors respectons les gens qui ne boivent pas."
Moins de verres pour soi, plus d'attention aux autres
Alexis Maravilha s'amuse très bien sans boire. "Je ne bois d’alcool car je trouve ça inintéressant. Et cela peut me permettre de m’occuper des personnes qui ont bu. En contrôlant si elles sont aptes à conduire ou non, si elles doivent rester avec nous, si il faut les stopper. J’ai déjà goûté à différents alcools et je n’ai pas aimé, hormis une coupe de champagne. Au final, je ne bois pas et mes soirées se passent tout aussi bien."
Manon livre un joli souvenir. "Quand j'étais jeune et que l'on allait en soirée avec mes parents, papa disait toujours à maman : 'on fait moitié moitié, j'emmène la voiture, et toi tu la ramènes'. Aujourd'hui, je ne bois pas, je sers de Sam à mes parents. Ils peuvent profiter pleinement de leurs soirée."
De son côté, Marie est également une Sam. "Depuis des années, je préfère ne pas boire pour reprendre le volant. Une fois, au Nouvel An, on m'a dit : 'bois un coup'. J'ai été tentée par l'ambiance. Et après, je n'étais pas en état de reprendre le volant. Et les autres étaient bien alcoolisés. Donc ça m'a bien refroidie."
Les moqueries et responsabilités, merci bien
Raccompagner les autres car elle n'a pas bu, ça agace au contraire un peu Cécile. "Mon conjoint et moi ne buvons pas d'alcool. On n'aime pas et on n'en voit pas l'intérêt. Le problème, c'est que bien souvent, on ne prévoit rien de 'bon ou festif' à la place. À croire que seuls les apéros alcoolisés comptent et qu'on ne sait rien boire d'autre de bon. Alors qu'il existe tellement de bon jus de bons fruits, cocktails, ou autres. Ou alors on est relégué au rang des gamins avec sirop et soda..."
Quand vous dites que vous n'aimez pas, vous avez l'impression que vous-même n'êtes pas normal.
Cécile, qui ne boit pas d'alcool au réveillon
"En plus on nous laisse bien souvent les responsabilités alors qu'on n'en veut pas. C'est bien malheureux à dire, mais... La consommation d'alcool, comme le vin, appartenant à la culture et au patrimoine français, est tellement forte et élargie à l'alcool en général... Que quand vous faites le choix de ne pas boire, et dites que vous n'aimez pas, vous avez l'impression que vous-même n'êtes pas normal. Puisque tout le monde aime ça, et que vous ne respectez pas les règles de la société qui a banalisé l'alcool. Bien souvent, le vin, champagne, et autres de ce genre ne sont même pas considérés comme de l'alcool. Contrairement à de l'alcool plus fort, type whisky, vodka, et autres."
Montrer l'exemple
Pour Gégé, les raisons sont plutôt "simples. Mon compagnon et moi-même ne buvons pas d'alcool au réveillon, et de manière très rare d'ailleurs... Je trouve cela totalement ridicule, j'ai les enfants et je veux leurs montrer que l'on peut passer un bon moment sans forcément boire de l'alcool. Mes proches ne comprennent pas forcément, mais respectent."
Pas d'alcool, pas de disputes
Un homme souhaitant conserver l'anonymat, sans doute pour éviter de subir les foudres des lobbies de l'alcool, raconte que "c'est mon cas. Mais pas que : nous sommes une tablée de 25 environ qui ne boit pas une seule goutte d’alcool (et c’était déjà le cas pour Noël). En ce qui me concerne, c’est une nouveauté : il n’y avait pas un réveillon, depuis que je suis adulte, où je ne buvais pas un ou plusieurs verres. Ce sera la première fois cette où je n’angoisserai pas en me demandant comment va se dérouler la soirée. Souvent, cela dégénérait et se terminait en engueulades violentes."
Un très mauvais souvenir
Constance Lagarde a 26 ans, mais contrairement à nombre de personnes de son âge, profite de ses soirées et festivités autrement : l'alcool, très peu pour elle depuis une situation très difficile survenue lors du Nouvel An 2020. "Mon ex-compagnon n'a pas su se retenir de boire, plus qu'il ne fallait : une bouteille de whisky à lui seul. Il pensait avoir l'alcool gentil : il faisait des câlins à tout le monde. Mais il a fini par avoir le vin méchant. Il est devenu incontrôlable en fin de soirée, il a levé la main sur moi, et a failli me tuer en m'étranglant. On a dû faire intervenir la police, j'ai porté plainte, et je l'ai quitté."
J'ai toujours peur lorsqu'il y a énormément d'alcool aux fêtes.
Constance Lagarde, qui ne boit quasiment plus depuis qu'on a tenté de l'étrangler
"Depuis, je ne bois plus d'alcool, ou alors vraiment juste un seul verre lors de grandes occasions. Je me contente de boire du soft [toute boisson sans alcool; ndlr] et cela ne m'empêche pas de faire la fête et de profiter de l'ambiance. Mais j'ai toujours peur lorsqu'il y a énormément d'alcool aux fêtes. Et je me méfie énormément. Je me prive même parfois d'aller dans certaines soirées où je sais que les gens ne savent pas s'empêcher de trop boire, pour éviter d'assister à des bagarres ou de voir les gens saouls, ce qui me gâche la fête de mon point de vue. Je pense qu'on peut très bien s'amuser sans avoir recours a la consommation d'alcool."
Pour rappel et en guise de conclusion, l'abus d'alcool nuit à la santé, selon une expression consacrée.