Le 15 février 2015, plus de 250 tombes du cimetière juif de Sarre-Union ont été vandalisées par cinq adolescents. Trois ans après, les procédures judiciaires avancent mais le cimetière est resté quasiment en l'état.
"On le vit assez mal. Les familles nous appellent, nous demandent où on en est." Pour Henri Dreyfus, administrateur du consistoire israélite du Bas-Rhin, la lassitude se fait sentir. Trois ans après la profanation du cimetière juif de Sarre-Union par cinq adolescents, sa reconstruction se fait toujours attendre, malgré l'émotion nationale suscité par l'événement et le déplacement sur place de François Hollande.
A ce jour, seules une quinzaine de tombes ont été restaurées grâce à 60 000 € reçus de l'Etat après une longue lutte. Environ 235 autres sépultures attendent toujours. "On a eu des entretiens avec un premier sous-préfet, narre Henri Dreyfus, puis un deuxième nous disant qu'il allait faire le maximum pour demander des fonds à l'Etat. Sans jamais y arriver. Je ne connais pas trop les arcanes de l'administration mais je pense que ça doit être compliqué..."
D'après lui, la remise en l'état du cimetière nécessiterait un financement de "800 000 ou 900 000 euros". En septembre dernier, les auteurs de la profanation ont été condamnés à 8 à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal pour enfants de Saverne. L'audience au civil est toujours en cours. Les débats ont été renvoyés au 23 mars.