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DOCUMENTAIRE. Du rock, du punk, de la bière nom de Dieu

Niché sur les hauteurs des Vosges, ce petit coin de montagne est le lieu idéal pour accueillir le gratin de la scène punk musicale. "Chez Narcisse" est un bistrot doublé, d’une salle de cinéma, reconvertie en salle de concert. De l’underground punk à la sauce rurale et montagnarde, partons de crêtes en crêtes.

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Bienvenue "Chez Narcisse", un bistrot de village dans les Vosges, qui a conservé sa patine d’antan. A un détail près. Dans son arrière-salle (une ancienne salle de cinéma reconvertie), se tiennent des concerts mémorables, pour tous les amateurs de la scène punk française. No one is innocent, la rue Ketanou, Parabellum, Didier Super, Punish Yourself, les Ogres de Barback , Mass Hysteria, Elmer Food Beat, les Sheriff… ils sont tous passés par là.

Voici trois bonnes raisons de découvrir le documentaire d’Hélène Michel-Béchet "Chez Narcisse" en replay ci-dessus.

1. Parce que c'est une histoire de famille

Sous l’enseigne "chez Narcisse", la précision "depuis 1897" sonne comme une fierté. La fierté de la famille Collot, bien connue au Val d’Ajol. Cette date marque le moment où Afred, l’aïeul inventif, alors maréchal- ferrant, a l’idée d’ouvrir un coin troquet dans son atelier pour faire patienter le client pendant qu’il décrotte les sabots de son cheval. "Il me faut quelques chose pour faire patienter le client. Je vais leur servir un petit canon." La belle idée qui a de l’avenir. Sans compter qu’il gérait aussi les pompes funèbres du village. Disons que le brave homme avait le sens des affaires.

À sa mort, son fils Narcisse (d’où le nom du bar) reprend le café et ouvre avec son épouse une salle de cinéma. Mais sa programmation s’attire les foudres ecclésiastiques et c’en est fini de l’épopée cinématographique ajolaise. Le café, lui, continue de se transmettre de père en fils. Jusqu’au jour où une idée lumineuse vient à la fille de la famille, Stéphanie. Utiliser la salle de cinéma, pour y jouer des pièces de théâtre et, pourquoi pas, y donner quelques concerts. Le tour est joué.

2. Parce que c’est une histoire insolite 

Oui, puisque rien ne destinait Chez Narcisse à devenir l’épicentre de la scène musicale punk. Rien. Sauf la passion de Stéphanie, celle de son mari et de leur vieux pote Babouz. Qui se définit comme celui qui n’est pas de la famille, mais qui pense qu’il fait partie de la famille. Tous trois passionnés de musique en général et de punk en particulier. Ce n’est donc pas un hasard si dès le début, en 1986, les premiers concerts sont dans la mouvance punk. Le démarrage est artisanal, la suite un peu moins. '’Imaginez un village dans les Vosges, où débarque une horde de 300 punks, dans les années 1980." De quoi défriser un certain nombre d’habitants.

Basée sur l’association "Rock live", l’organisation des concerts ne tient que sur le bénévolat. Un des marqueurs des contre-cultures qui se mettent en marge du système capitaliste. So punk, isn’t it ? (Tellement punk n’est-il pas ? en bon français). Petit à petit, au fil des successions de concerts, tout ce petit monde reconnaissable à ses tendances capillaires à crêtes rouges, à pics verts et ses tatouages et autres piercings finit par faire partie de la flore locale. "On fait partie du décor" constate Babouz ; "plus personne n’a peur d’un punk au Val d’Ajol" surenchérit Philippe, autre membre fondateur de l’association. De la différence à l’indifférence.

3. Parce qu’il y a des signes qui ne trompent pas

C’est comme un signe du destin. Une de ces coïncidences qui vous laisse perplexe. Norbert, le fils de Narcisse, le fameux de l’enseigne, s’est inscrit sans le savoir dans la ligne de ce que l’établissement deviendra plus tard et c’est son petit-fils Victor qui raconte l’anecdote. Alors adolescent, le jeune Norbert, un brin chien fou, décide, sur un coup de tête, de rendre hommage aux soldats américains de la 101e Airborne, la division aéroportée US, qui s’est illustrée lors de la libération. Étrangement, cette coupe de cheveux rase sur les côtés, avec une crête centrale, résonne avec les coupes punks. Un pari qui lui a donné droit de gagner un régime de bananes et une bonne "branlée phénoménale" (en français dans le texte) par son Narcisse de père.

Contraint de tout raser, c’est à la malice du coiffeur que la famille doit la photo, devenue logo, qui sonne comme un signe précurseur, de l’ambiance du troquet : joyeuse, irrévérencieuse, marginale et bon enfant à la fois, en un mot : punk.

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