Une vingtaine d'éleveurs vosgiens ont fait une descente, ce jeudi 14 mars, au centre commercial d'Epinal-Jeuxey. A l'hypermarché Carrefour comme dans deux restaurants de la zone, ils voulaient vérifier l'origine des viandes proposées aux consommateurs. Et promouvoir, à leur façon, le steak français.
Une opération coup de poing comme les aime la FNSEA: ce jeudi 14 mars 2019, les agriculteurs ont déboulé dans l'hypermarché Carrefour d'Epinal par surprise (la presse était cependant prévenue) pour "vérifier" ce qu'il y avait en rayon. En l'occurence le rayon viandes, sans doute le secteur agricole le plus tendu en ce moment.
Consommation en baisse, protection de l'environnement, bien-être animal, les éleveurs français ont le sentiment d'avoir de plus en plus de contraintes dans un marché de plus en plus ouvert à la concurrence étrangère. Ils réclament une sorte de "préférence nationale" pour leurs produits.
Comme la plupart des enseignes, Carrefour met en avant une filière "qualité" (boeuf charolais par exemple), ainsi qu'une partie du rayon dédiée aux producteurs locaux. Mais l'immense majorité des ventes se fait sur la viande "banale", vendue en barquettes, souvent de la vache laitière achetée sur les marchés via des centrales de distribution.
Contrôle de l'origine
Ce matin, les agriculteurs vosgiens n'ont pourtant pas fait de trouvailles très exotiques. Quelques produits européens (langue de boeuf britannique, veau hollandais)... Mais le directeur du magasin s'est fait sermonner sur l'absence du logo "VBF" (Viande bovine française). Un affichage qui n'a rien d'obligatoire.Meilleure pioche dans les deux restos de la zone commerciale. Au Courte Paille comme au Buffalo Grill, l'affichage - obligatoire - des origines des viandes est une invitation au voyage : Espagne, Allemagne, Irlande, Italie... Des pays européens, certes, mais pour nos éleveurs c'est un chiffon rouge.
La restauration est un enjeu crucial pour eux. Car si les Français mangent moins de viande à la maison, ils se rattrapent (encore) au restaurant,voire à la cantine. Et le nombre de repas servis hors domicile continue d'augmenter. Mais la viande, surtout les morceaux "nobles", est souvent importée car moins chère dans les autres pays de l'Union européenne.
Les éleveurs vosgiens ont donc demandé aux restaurateurs de mettre plus de viande "origine France" à la carte. Mais dans le cadre du marché unique européen, rien ne peut les y obliger.