Epinal : malgré le succès de leur salon de thé à chats, la Covid-19 oblige deux patrons à chercher des petits boulots

Ouverte en juin 2020 à Epinal, la boutique "Sisters of the Moon", qui fait aussi salon de thé à chats, a connu un franc succès pendant quelques mois. Mais le reconfinement et la fermeture des restaurants a placé les deux entrepreneurs dans une situation financière très compliquée. 

Aucun des deux entrepreneurs spinaliens n’avait imaginé être dans une telle situation peu de temps après l’ouverture de leur boutique salon de thé. Interrogés samedi 23 janvier 2021, trois mois après le deuxième reconfinement, Sandrine Gillard et Frédéric Monin, ne peuvent toujours pas ouvrir leur salon de thé à chats. Assommés par les charges mensuelles qui s’élèvent à 3.000 euros, ils cherchent aujourd’hui tous les deux du travail dans le secteur du commerce.

Cela fait dix ans que Sandrine Gaillard est à son compte. Un choix que cette créatrice de bijoux ne regrette pas, même si cela l’obligeait à arpenter la France pour vendre ses créations dans des salons, une quarantaine par an environ. En février 2020, elle décide de se sédentariser et d’ouvrir une boutique - salon de thé originale, qui propose bijoux et petits plats et dans laquelle circulent quatre gros matous. L’ambiance, basée sur le thème de la sorcellerie, plait immédiatement aux Spinaliens et Sandrine est vite dépassée par le succès. Son mari, Frédéric Monin, cadre commercial, décide alors de quitter son travail pour l’aider.  

Un choc psychologique

Mais la Covid-19 est repassée par-là, obligeant le couple  à fermer complétement leur boutique située rue de Nancy à Epinal. C’est un premier coup dur.
Lorsqu’il est possible de rouvrir, ils s’organisent alors pour faire des plats à emporter et garder la boutique ouverte.  Mais  avec le télétravail et le couvre-feu, les clients ne sont pas au rendez-vous.  Ils font alors les démarches pour percevoir les aides de l’Etat, mais c’est très compliqué, et très long d’être indemnisé.  Depuis deux mois et demi, ils n’ont perçu que 1.500 euros, une somme totalement insuffisante pour couvrir les 3.000 euros de charges mensuelles, sans compter la nourriture des quatre chats et les soins vétérinaires.

Les chats qui proviennent d’un refuge mosellan et qui ont déjà un certain âge doivent en effet prendre plusieurs médicaments et être soignés.
Le couple a aussi trois enfants. Il décide alors de lancer un appel sur sa page Facebook pour trouver du travail, l’avenir de leur projet étant pour le moment plus qu’incertain.
"On m’a proposé un travail de nuit pour laver les trains, mais quand je me suis retrouvée seule à minuit sur les voies, en train de nettoyer les toilettes, cela m'a fait un choc psychologique !
Sandrine explique qu’elle s’est toujours battue pour être indépendante et créer son propre emploi. Elle a l’impression d’être punie pour quelque chose qu’elle n’a pas fait.

 J’ai l’impression d’être punie pour une bêtise dont je ne suis pas responsable.

Sandrine Gillard, gérante du salon "Sister of the Moon"

En mode survie avec la boutique

Sandrine décide alors de vendre coûte que coûte ses articles en ligne sur ses deux pages Facebook, celle consacrée à ses bijoux "créations sanskullartime" et celle consacrée à son salon. D’un côté des bijoux un peu gothiques, de l’autre des T-shirts, et des accessoires sur le thème du chat. L’argent récolté sert à faire bouillir la marmite, mais cela n’est pas encore suffisant.  

Des associations leur ont donné des croquettes pour les félins et des clients leur ont proposé de leur donner de l’argent pour qu’ils tiennent le coup. Mais Sandrine  et Frédéric ont refusé ces dons en argent.
"Nous voulons vivre de notre travail" explique Sandrine, "et nous préférons que les gens achètent quelque chose dans la boutique, ou de préférence en ligne s'ils veulent nous aider".

Nous avons dû restreindre les horaires d’ouverture de la boutique de 14h à 16h pour économiser des frais de chauffage, voilà à quoi nous en sommes réduits aujourd’hui !

Sandrine Gillard

Sans rentrée d'argent supplémentaire, Sandrine et Frédéric ne savent pas s’ils pourront conserver la boutique-salon de thé. La perspective d’un reconfinement annoncée par le gouvernement n’est pas de bon augure. Il est urgent pour eux de trouver un travail. Si vous souhaitez les aider, vous pouvez déposer de la nourriture pour les chats à la boutique, ou , mieux, y faire un petit tour.  

Vous y trouverez forcément un petit cadeau rigolo et cha(t)-leureux comme des chaussettes ou des T-shirts.  
Un petit coup de pouce qui leur réchauffera certainement le cœur et le moral, en attendant des jours meilleurs.

 

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