INSOLITE : le projet fou d’un particulier qui construit une centrale solaire près d’Epinal

A Bouxières-aux-Bois près d’Epinal, Frédéric Bontemps s’apprête à brancher les 150 premiers panneaux solaires au réseau électrique. Une petite victoire pour ce plombier qui s'est lancé dans la construction d’une centrale solaire de 2.000 panneaux. Son but : faire sa part pour sauver la planète.

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A une vingtaine de kilomètres d’Epinal, en pleine campagne, le petit village de Bouxières aux bois a vu pousser 150 panneaux solaires. Ici, pas de terrain d’aviation ultra plat, ni de friches industrielles, juste un terrain familial tout bosselé sur lequel Frédéric Bontems a décidé de construire sa propre centrale. D’ici deux ans, en 2023, il espère avoir posé les 2.000 panneaux photovoltaïques prévus dans son plan d’action.

L’idée a germé dans la tête de Frédéric il y a quelques années déjà. Depuis que sa mère, propriétaire des terrains lui a revendu les lieux, faute de pouvoir s’en occuper. "Le site était devenu une vraie décharge nous raconte Frédéric, avec des dépôts d’hydrocarbures malveillants ". Il lui vient alors une idée, un projet qui végétait dans un coin de sa tête depuis déjà quelques temps : implanter une centrale solaire et contribuer à produire de l’énergie verte.

Il faut dire que Frédéric Bontems n’est pas un débutant, cela fait plus de trente ans que ce plombier un peu avant-gardiste, pose des panneaux photovoltaïques sur les toits vosgiens. Il en a également sur sa propre maison. Alors pour lui, ce projet fou est tout à fait réalisable.

Plusieurs obstacles à dépasser

Sauf qu’entre la théorie et la pratique, il y a tout de même un pas à franchir. Pour se faire aider, Frédéric appelle plusieurs bureaux d’études, et là c’est la première douche froide. Comme il n’est pas une grosse entreprise, et que le projet n’a pas non plus une taille industrielle, il ne trouve aucun bureau pour l’accompagner.

Les logiciels sont conçus pour calculer le meilleur rendement sur des terrains rectangulaires et plats, pas sur des terrains en pentes et bosselés comme les miens

Frédéric Bontems, plombier

Mais il en faut plus pour faire reculer Frédéric. Il décide d’explorer les logiciels des professionnels, et comprends alors qu’aucun n’est fait pour s’adapter à sa parcelle qui ne ressemble qui n’est pas aussi vaste qu’une friche industrielle, ni aussi plat qu’un ancien terrain d’aviation. "Les logiciels sont conçus pour calculer le meilleur rendement sur des terrains rectangulaires et plats, pas sur des terrains en pentes et bosselés comme les miens" explique Frédéric.

Mais il ne lâche pas son projet pour autant. Bien décidé à créer sa centrale solaire vosgienne, il va alors faire appel à ses connaissances techniques mais surtout son bon sens pour créer des outils adaptés : une équerre pour calculer la bonne inclinaison, fabriquée au moment où le soleil tape le plus fort sur le sol lorrain. Une autre équerre pour évaluer le meilleur espacement entre ses panneaux et optimiser le rendement. Et pour enfoncer les supports des panneaux dans la terre, il a fait appel à un système ingénieux, en créant un tube qui lui permet à la force des bras, avec un peu d’effort mais sans se tuer à la tâche, de faire rentrer les piquets dans le sol, le tout sans machine !

Des chèvres et des oies en guise de tondeuse

Pour l’aider dans son projet, Fréderic s’est entouré de deux salariés spécialisés notamment dans la soudure. Quant à l’entretien du terrain, il a été confié à une dizaine de chèvres et un bouc qui broutent allègrement l’herbe fraîche et font reculer les éventuels curieux qui oseraient s’aventurer dans l’enceinte de la centrale. "Quelques oies un peu nerveuses s’occupent également du gardiennage et n’hésiteront pas à pincer si nécessaire" nous explique Frédéric. Une façon très écologique de protéger son "bébé".

Car pour financer son projet, Frédéric a dû revendre une partie des logements qu’il avait acquis pour financer sa retraite et trouver de nouveaux financements. Il propose notamment à tous ceux qui voudraient contribuer à produire de l’énergie verte avec lui, d’acheter des obligations vertes. Un placement règlementé et assez classique pour les centrales solaires, qui peut rapporter jusqu’à 6 % par an. Une sorte de prêt des investisseurs qui ont quasi l’assurance de retrouver leurs fonds à la fin, car le prix du rachat de l’électricité est garanti pour plusieurs années.

Frédéric invite d’ailleurs tous les curieux à venir visiter le site à Bouxières aux Bois. "Je suis prêt à partager toutes mes astuces et mon expérience avec ceux qui auront la volonté de créer une centrale solaire, pour faire avancer la lutte contre le réchauffement climatique."

Les 15O premiers panneaux doivent être raccordés au réseau dans les prochaines semaines grâce à Enedis. Quant à la totalité de la centrale, elle devrait l’être d’ici deux ou trois ans. Le transformateur lui en tout cas est opérationnel et n’attend plus que l’électricité verte et vosgienne de Frédéric Bontems.

 

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