Décès suspects de patients à Remiremont : "nous irons jusqu'au bout, car l'hôpital doit soigner, il ne doit pas tuer"

Après un nouveau décès en chirurgie à l'hôpital de Remiremont (Vosges), les familles organisent, lundi 9 octobre 2023, une conférence de presse pour dénoncer la lenteur de la justice et interpeller le ministre de la Santé, afin d'obtenir des explications sur cette série décès.

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Après un nouveau décès d'une patiente le 3 octobre à l'hôpital de Remiremont (Vosges), les familles des victimes organisent, ce lundi 9 octobre 2023, une conférence de presse pour dénoncer la lenteur de la justice et interpeller le ministre de la Santé, afin d'obtenir des explications sur cette série de décès.

Angélique Souque, la présidente de l'association AJC pour elles a d'abord pris la parole pour demander une nouvelle fois l'accès aux dossiers médicaux des victimes. Elle a ensuite "sommé la justice de faire son travail". Selon maître Nancy Risacher, l'avocate des familles, aucun des trois juges d'instruction n'a à ce jour entendu les parties civiles. Elle n'a donc pas accès aux dossiers.

Angélique Souque, rappelle que les plaignants n'ont cessé de dénoncer les dysfonctionnements de l'hôpital sans qu'aucune solution n'ait été apportée pour y remédier : "la suspension arrive un peu tard, nous regrettons que personne n'ait pris la mesure des graves dysfonctionnements. L'hôpital ne dispose pas de service de réanimation, c'est invraisemblable !"

Enfin, elle rejette l'accusation de vouloir faire fermer l'établissement et dénonce l'attitude de Maître Frédéric Berna, l'avocat de l'hôpital et de la direction : "Maitre Berna ne cesse de jeter le discrédit sur notre association. Son mépris n'est que le reflet de ce que les victimes ont subi jusqu'à ce jour".

Ces attaques sont abjectes. On ne laissera pas dire de mensonges. 

Maître Nancy Risacher, l'avocate des familles des victimes

Maître Nancy Risacher, l'avocate des familles, enchaîne en dénonçant le silence opposé aux familles depuis le dépôt de la première plainte il y a 18 mois : "aujourd'hui, nous avons quoi en face ? Du silence... De l'hôpital, des élus, de l'Agence régionale de Santé. Et celle, plus grave, de la justice qui depuis de longs mois continue à ignorer les parties civiles. Après avoir été méprisées, les victimes sont ignorées. Aujourd'hui, je dis stop !"

Puis l'avocate a brandi un rapport de la Haute autorité de Santé rendu en juin 2023 : "il y a quatre couleurs : vert, vert foncé, orange et rouge. L'hôpital de Remiremont est en orange pour la qualité des soins à améliorer. Il pointe la nécessité de renforcer la complétude des dossiers dans les services d'anesthésie, d'orthopédie et la démarche qualité-sécurité insuffisante au bloc opératoire". 

L'association interpelle directement le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau : "au nom des victimes et des soignants qui travaillent dans des conditions abominables. On vous demande de venir ici pour rencontrer les membres du conseil de surveillance, les élus, les salariés, toutes les parties pour établir un calendrier de travail afin de trouver des solutions. On vous attend de pied ferme. Nous irons au bout, car aujourd'hui, il y a des gens qui meurent. L'hôpital doit soigner, il ne doit pas tuer."

Interviewé ce matin, Maître Berna, l'avocat de l'établissement hospitalier et de la direction, regrette le battage médiatique autour de problématiques "dont on ne sait pas réellement ce qu'elles sont puisque des enquêtes administratives ou judiciaires sont en cours". 

L'avocat est revenu sur la décision de suspendre vendredi 6 octobre les opérations programmées :
"Nous avons décidé d’utiliser le principe de précaution, à savoir : suspendre pour le moment les opérations chirurgicales qui étaient programmées, réaliser une enquête interne pour demander aux praticiens hospitaliers de rendre compte de leur façon d’opérer les protocoles. Quand nous aurons réussi à faire remonter l’ensemble de ces informations, nous prendrons les décisions qui s’imposent si des décisions doivent être prises".

Les opérations programmées sont suspendues jusqu'au 11 octobre. 

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