Patrick Nardin (DVD) est le nouveau maire d'Epinal, élu dimanche 28 juin. Avec 48.14%, le premier adjoint sortant est parvenu à l'emporter sur Benoit Jourdain, son beau-frère et principal rival dans cette triangulaire de second tour.
Dimanche 28 juin 2020, au terme du second tour de l'élection municipale, Patrick Nardin (divers droite), le premier adjoint sortant, a été élu maire d'Epinal avec 48.14%. Ce directeur bancaire de 58 ans, marié et père de quatre filles, va diriger Epinal pour les six prochaines années. Il succède ainsi à Michel Heinrich, maire depuis 1997, et dont il est le "dauphin" légitime.
Patrick Nardin sort vainqueur de cette triangulaire, face à une autre liste divers droite menée par son beau-frère Benoit Jourdain (39.12%), premier adjoint de Michel Heinrich de 2001 à 2012 et conseiller municipal sortant, et face à la liste divers gauche de Fabrice Pisias (12.74%).
La victoire n'était pourtant plus assurée depuis le 15 mars, soir du premier tour de l'élection municipale. Patrick Nardin était arrivé en tête avec 37,9% des voix, avec une bonne avance sur Benoit Jourdain (DVD, 25,8%). C'était sans compter sur la liste de Christophe Petit (UDI) et ses 13,9%, qui a annoncé dès l'annonce des résultats son ralliement à Benoit Jourdain. Dès lors, les deux listes étaient au coude-à-coude.
Soutenu de LR au PS
Adhérent Les Républicains, Patrick Nardin a disposé de soutiens de taille pour cette élection. A commencer par le maire sortant, Michel Heinrich, présent en cinquième position sur sa liste. Une figure incontournable de la Cité des Images depuis plus de 30 ans, qui en a fait son poulain dès 2014 en lui confiant la fonction de premier adjoint. "Il a les capacités à être un bon maire, assure Michel Heinrich. Dès le lancement de la campagne, Patrick Nardin est soutenu par le député (LR) de la 1ère circonscritpion des Vosges, Stéphane Viry. "Epinal suit un cap dans le sillon de Philippe Seguin et je serai aux côtés de Patrick Nardin pour poursuivre cette tâche avec détermination", déclarait le député en novembre 2019.
Plus étonnant, il est rejoint en janvier par Martine François, qui vient de démissionner de son poste de secrétaire locale... du Parti socialiste. "Son projet me correspond, avait avoué la candidate PS aux législatives de 2017. Il a la volonté de transformer la ville en misant sur la transition écologique et sociale." Entre les deux tours de scrutin, Patrick Nardin a rendu public le soutien qu'il venait de recevoir du président (LR) de la Région Grand Est, Jean Rottner, particulièrement engagé dans la crise sanitaire du printemps 2020.
Dans la lignée de Philippe Séguin et Michel Heinrich
Patrick Nardin n'est que le troisième maire d'Epinal en 37 ans. Pour autant, il restera dans la lignée de ses prédécesseurs. Philippe Séguin a été élu en 1983, réélu en 1989 et 1995. Il quitte ses fonctions de premier édile en 1997 pour prendre la présidence du RPR, et laisse la place à Michel Heinrich, qui la gardera jusqu'aujourd'hui.
Même s'il n'a pas la stature nationale des deux précédents maires d'Epinal (Philippe Séguin a été ministre, président de l'assemblée nationale et député, Michel Heinrich a effectué trois mandats de député), il est loin d'être un inconnu dans le paysage politique local. Avant d'être premier adjoint de 2014 à 2020, Patrick Nardin a été adjoint de 2008 à 2014, et élu au conseil municipal depuis 1989. Pour ce premier mandat, Philippe Séguin lui avait alors confié la déléguation à la prévention de la délinquance.
Le Spinalien ne s'est jamais présenté à une autre élection que les municipales. "Ça ne m'intéresse pas, je préfère me consacrer à ma ville", confie-t-il.
Le changement dans la continuité
Patrick Nardin ne s'en cache pas : il est fier du bilan de sa majorité lors du dernier mandat. Sa liste aux municipales compte pas moins de 17 noms de l'équipe en place, même s'ils ne sont pas tous en position éligible. Il a placé le "bien-être et la qualité de vie" des Spinaliens en haut de ses priorités. Côté programme, il compte repenser le dynamisme du centre-ville, via par exemple l'accompagnement des commerçants. Pendant la campagne, le candidat a annoncé vouloir réaménager le parc du Cours. Côté sécurité, Patrick Nardin entend installer de nouvelles caméras de surveillance et renforcer les missions de la police municipale, notamment la nuit.
Plusieurs créations sont au programme : un parc urbain sur l'île Bragard, une régie municipale de maraichage, un bassin d'eaux vives, une aire de jeux multisports en centre-ville, des brones de recharge pour voitures électriques, la mise en place d'un budget participatif consacré au développement durable.
Le tout, c'est promis, sans augmenter la taxe foncière.
Vers une concorde à l'Agglo d'Epinal ?
Vraisemblablement, Michel Heinrich devrait être nommé président de l'Agglomération d'Epinal. Avec Patrick Nardin à la mairie, ils espèrent créer une véritable émulation, profitable aux habitants du territoire, et à leur projet. Difficile de ne pas faire la comparaison avec Nancy. En 2014, André Rossinot, maire depuis 1983, s'est concentré sur la présidence de la Métropole, laissant la mairie à son poulain, Laurent Hénart.