L'hebdomadaire Marianne révèle que David Valence est visé par une enquête confiée à la police judiciaire de Nancy. À l’origine, le courrier d'un corbeau au sujet d'un contrat signé entre l'ancien maire de Saint-Dié-des-Vosges David Valence et une société spécialisée dans les assurances, AEF Courtage, dont le patron a notamment financé sa campagne.
Lors de la constitution du gouvernement d'Elisabeth Borne, l'hypothèse de voir David Valence accéder au ministère des transports a longuement circulé. Moins insistantes, des rumeurs faisaient également état d'un possible atterrissage dans le gouvernement Barnier il y a encore quelques semaines, toujours au même poste. Spécialiste reconnu dans le secteur, l'ex-maire de Saint-Dié-des Vosges, vice-président de la Région Grand Est et ex-député apparenté Renaissance des Vosges, est cependant toujours resté à quai.
Battu lors des dernières élections législatives par un candidat RN, David Valence vit une année 2024 très difficile et mouvementée. C'est maintenant l'hebdomadaire Marianne qui révèle le vendredi 27 septembre que l'homme politique vosgien, vice-président du Parti Radical présidé par le Nancéien Laurent Hénart, est "dans le viseur de la justice" en raison d'un "intrigant contrat à 168 000 euros".
C'est un courrier envoyé par un mystérieux corbeau au procureur de la République d’Épinal (Vosges) qui a déclenché l'affaire. Ce courrier dénonçant un contrat signé en 2016 entre le CCAS (Centre communal d'action sociale), dont David Valence était le président à l’époque, et une "société spécialisée dans les assurances, AEF Courtage, dont le patron a notamment financé sa campagne". Ce contrat est destiné "à réaliser un diagnostic des contrats d'assurance de sa commune « pour trouver des solutions d'améliorations »" mais selon Marianne, "AEF Courtage n'a, disent nos interlocuteurs, «pas fourni de travail effectif depuis 2016»".
"Un coup tordu à visée politique"
Contacté par France 3 Lorraine, David Valence, réélu maire de Saint-Dié des Vosges en 2020 – jusqu'à son départ pour le Palais-Bourbon en juin 2022 et la prise en main d'une nouvelle équipe municipale, a déclaré qu'il ne souhaitait pas "réagir au-delà des mots que j'ai rendus publics. Ce coup tordu à visée politique est déjà assez dur à vivre pour mes proches et pour moi. En dix ans de vie publique, on suscite nécessairement des envies et des hostilités. Et pour l'avenir... aussi".
Bruno Toussaint, le maire de Saint-Dié des Vosges, nous a confirmé par SMS avoir "immédiatement dénoncé la convention par une lettre envoyée fin mars 2023 pour une dénonciation au 1ᵉʳ mai 2023" lorsque les élus et ses services ont découvert "que cette convention n'avait plus lieu d'exister." Cette nouvelle affaire intervient dans un contexte très tendu en déodatie, le secteur de Saint Dié. Jeudi 19 septembre, Bruno Toussaint avait tenu une conférence de presse pour expliquer qu'il irait au bout de son mandat malgré les menaces de mort qu'il a reçues cet été.
Les investigations autour du contrat entre le CCAS et AEF ont été confiées à la police judiciaire de Nancy.