Annoncé pour samedi 25 février 2023, le festival baptisé «night for the blood» (nuit pour le sang) était bien prévu dans les environs de Saint Dié. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait demandé son interdiction. Signifiée à l’organisateur vendredi 24, elle l’aurait dissuadé de le maintenir.
La Préfecture des Vosges a confirmé dimanche 26 février 2023 au matin que le concert annoncé n'avait pas eu lieu, et que "les services de sécurité ont été mobilisés hier durant toute la soirée".
D’après nos confrères de Vosges Matin, l’organisateur du concert de quatre groupes de black metal néonazi, identifié par les services de la sécurité intérieure, aurait renoncé à la tenue du concert. Il avait prévu de ne dévoiler l’adresse exacte aux participants qu’au dernier moment, après une inscription et un paiement de 20 euros en ligne.
Interdiction du concert par Gérald Darmanin
Le concert était interdit par les quatre Préfectures lorraines, suivant la demande du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. Les autorités et les forces de l’ordre étaient déployées dans les Vosges pour tenter de le localiser et d’en empêcher le déroulement, notamment dans le secteur de Saint-Dié (Vosges). Plusieurs véhicules de gendarmerie étaient présents en fin de matinée samedi 25 février 2023 devant la salle des fêtes de Remomeix, à moins d’une dizaine de kilomètres de la sous-préfecture. Le maire de la commune de 450 habitants, contacté par téléphone, avait indiqué à France 3 Lorraine que sa salle des fêtes n’était pas louée pour ce soir-là.
L’arrêté préfectoral d’interdiction avait été pris notamment car la Préfecture des Vosges estimait que l’affiche du concert "reprend explicitement des symboles nazis. La dénomination des groupes de musique devant se produire à ce festival s’inscrit également dans cette lignée symbolique. Au regard de ces éléments, ce festival est susceptible de donner lieu à des propos et des gestes incitant à la haine raciale, à la violence et à l’apologie des crimes commis par les nazis durant la Seconde guerre mondiale, propos et gestes répréhensibles au plan pénal. Cet événement constitue, par l’idéologie qu’il promeut, un trouble majeur à l’ordre public en raison de l’atteinte qu’il porte à la dignité humaine. La préfète des Vosges a pris un arrêté d’interdiction de ce festival afin de garantir la préservation de l’ordre public. Les forces de sécurité intérieure, renforcées durant tout le week-end, seront totalement mobilisées pour faire respecter cette interdiction".
La Lorraine et le Grand Est accueillent régulièrement des concerts d’extrême-droite. La proximité avec les pays limitrophes fait de la région un refuge pour les organisateurs et les groupes qui craignent une législation beaucoup plus restrictive en Allemagne notamment. Par le passé, des rassemblements ont eu lieu à Saint-Croix-aux-Mines dans le Haut-Rhin et à Sexey-aux-Forges en Meurthe-et-Moselle.
Cette activisme d'extrême-droite s'accompagne de l'installation récentes de chapitres de bikers de la même tendance en Lorraine, comme ceux des Gremium à Houdelmont (Meurthe-et-Moselle) et Bar-le-Duc (Meuse), d'un chapitre des Vagos à Metz (Moselle) ainsi que d'un local privé de skinheads du même bord à Combres-sous-les-Côtes (Meuse).