L'hôpital de Remiremont (Vosges) est visé par quatre plaintes après le décès de trois patientes entre 2020 et 2022. Il faut que "vérité" émerge clame l'avocate des plaignants. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet d'Epinal.
Après le décès de trois patientes, l'hôpital de Remiremont (Vosges) est visé par quatre plaintes : trois pour homicide involontaire et une pour mise en danger de la vie d'autrui.
Entre juillet 2020 et juillet 2022, trois patientes âgées de 59, 67 et 78 ans, sont décédées à deux ans d'intervalle. Deux d'entre elles étaient entrées à l'hôpital pour une fracture du fémur. Elles avaient été prises en charge par "le même chirurgien et le même anesthésiste", l'une en juillet 2020, l'autre deux ans plus tard, précise Me Nancy Risacher à l'AFP.
Or, pour l'une d'elles, "l'opération s'était bien passée" et elle devait "partir dans un centre de rééducation" le jour de son décès, le 29 juillet dernier, selon l'avocate. "On ne connaît pas les causes exactes du décès, on nous indique les conséquences", à savoir une "défaillance multi-viscérale", selon Me Risacher, qui souhaite que la "vérité" émerge "à travers les plaintes" car "on ne meurt pas d'une fracture du fémur".
Pour le conseil, les deux femmes sont mortes dans les "mêmes circonstances nébuleuses". La troisième patiente avait été amenée aux urgences en mai 2022 et était décédée "quelques jours après une pancréatite aigüe", ajoute Me Risacher.
Information judiciaire "contre X pour homicide involontaire"
Le parquet d'Epinal a ouvert une information judiciaire "contre X pour homicide involontaire", a indiqué le procureur de la République, Frédéric Nahon. La direction de l'hôpital, "désolée de la situation", s'est prévalue d'une "prise en charge selon les règles de l'art" : "nous avons une équipe chirurgicale chevronnée", a déclaré le directeur, Dominique Cheveau. Selon lui, ces plaintes vont permettre de faire la lumière sur les faits : "nous ne demandons qu'à comprendre ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
Le quatrième plaignant, un homme de 46 ans, s'est rendu à l'hôpital en octobre dernier après une chute, où les soignants ne lui avaient pas détecté dix côtes cassées. "Cela aurait pu être grave, toucher le poumon, la rate, car il avait des difficultés à respirer", fustige Me Risacher. Son client, "pas douillet" et à la "patience d'ange", avait fini après plusieurs semaines de douleurs par aller faire une radio dans un centre d'imagerie de Nancy : "là, ils ont vu les côtes cassées, sans appel".
L'Agence régionale de santé (ARS) Grand Est affirme de son côté que "le sujet est en cours d'investigation". (Avec AFP)