Au lendemain de l'allocution du président de la République, qui a déclaré mardi 24 novembre qu'il lui semblait "impossible d'envisager une ouverture" des stations de ski pour les fêtes d'année, les responsables des stations de ski alsaciennes font part de leur déception. Mais ils restent mobilisés.
Ils ne s'attendaient pas à être fixés dès ce mardi. Et pourtant, ce mardi 24 novembre, les professionnels de la montagne en Alsace sont restés stupéfaits. Le président de la République, Emmanuel Macron, n'a pas attendu les dix jours de réflexion annoncés par Jean Castex lundi pour se prononcer contre la réouverture des stations de ski lors des vacances de Noël. "Une concertation a été engagée par le gouvernement avec les élus locaux et les professionnels mais il me semble toutefois impossible d'envisager une ouverture pour les fêtes", a déclaré dans une allocution le président de la République, qui souhaite "privilégier une réouverture courant janvier dans de bonnes conditions".
Une "douche froide" pour Thomas Cron, chef d'exploitation en charge des remontées mécaniques de la station de ski du Markstein, dans les Vosges. "On nous coupe les ailes ! Des bruits de couloir nous laissaient entendre qu'on pourrait rouvrir le 19 décembre... Le couperet est tombé, on ne s'y attendait pas." Pour sa station, la période décembre-janvier est cruciale. "On est toujours réactifs dès que la neige tombe. La météo est déjà une épée de Damoclès permanente, si en plus le protocole vient s'y ajouter..."
"Que vont faire les Belges et les Allemands ?"
Du côté du Lac Blanc, deux points de vue. Patrice Perrin, directeur général de Lac Blanc Tonique, qui exploite notamment les remontées mécaniques de la station, "ne le prend pas comme une décision ultime. On est dans l'expectative". C'est moins de l'incompréhension que des interrogations qui animent Christophe Bergamini, directeur de l'office de tourisme de la première station de ski d'Alsace. "On courbe l'échine. A partir de quelle date on va ouvrir ? se demande t-il. Qu'est-ce qu'on va pouvoir faire ? Que vont faire les Belges et les Allemands ? On n'est même pas au stade de savoir s'il y aura de la neige ou pas."La situation est moins pire au Lac Blanc qu'au Markstein : le pic de fréquentation se situe plutôt en février. Mais les vacances de fin d'année représentent tout de même autour de 25 % de l'activité économique. "S'il faut attendre, on attendra. C'est moins catastrophique que dans les Alpes", concède Christophe Bergamini.
C’est avec stupéfaction que nous accueillons les annonces de @EmmanuelMacron alors que le Premier Minsitre @JeanCASTEX nous a reçu hier pour discuter des possibilités. Les montagnards ont travaillé ensemble pour pouvoir ouvrir! Incompréhension. @DSkiables @AnneMarty_Alti pic.twitter.com/rHnqEJPJgk
— Alex Maulin (@AlexMaulin) November 24, 2020
L'espoir, toujours
Attendre, Thomas Cron ne le veut pas. "Il faut trouver un compromis. On n'est pas totalement résignés", avance celui qui aura le soutien de la chambre patronale du secteur, Domaines skiables de France, et espère avoir celui des élus locaux. Pour lui, tout est réuni pour pouvoir ouvrir sa station dans le respect des gestes barrières. "On montre patte blanche depuis le premier déconfinement, le 15 mai, explique t-il. On a même mis en place des mesures plus supérieures à ce qu'on nous a demandé."Cheminement à sens unique, port du masque obligatoire, points réguliers de distribution de gel hydroalcoolique, nettoyage très fréquent des sanitaires... Le protocole, rédigé par les maires des stations de ski, Domaines skiables de France et les professionnels. "Les professionnels de la montagne sortent d'un été avec ce même protocole, ils sont organisés pour faire face à la venue de clients", se défend Patrice Perrin.
Une réunion entre des professionnels de la montagne et Domaines skiables de France a eu lieu ce mercredi midi pour évoquer ces nouvelles. L'optimisme reste de mise. "On garde espoir, conclut Patrice Perrin. Tant qu'on n'a pas officiellement un texte qui acte la fermeture des stations..."