Le tribunal de proximité d'Epinal vient de condamner l'hebdomadaire local à verser un euro symbolique de dommages et intérêts au maire d'Epinal, Michel Heinrich et à 900 euros au titre des frais de justice. L'affaire, qui datait d'octobre dernier, portait sur un cliché retouché pris en avril 2013.
Un conflit aux allures de duel. D'un côté, Michel Heinrich, maire d'Epinal. De l'autre, Alain Thirion ancien industriel et adversaire historique du député-maire, propriétaire de l'hebdomadaire l'Echo des Vosges.
A l'origine du contentieux, une photo (voir ci-dessous) prise le 27 avril 2013 à l'occasion de l'inauguration d'un monument aux morts à Rehaincourt, un village des Vosges. Sur le cliché original, le maire d'Epinal y figure, tout comme le maire du village et le président du conseil général des Vosges Christian Poncelet.
Pourtant, lors de la publication du journal, Michel Heinrich a disparu, laissant la place à une inconnue. Pour l'élu UMP, pas de doute, il s'agissait d'une preuve de l'inimité entre les deux hommes, accusant l'Echo des Vosges de malhonnêteté intellectuelle. Le député-maire avait donc réclamé un euro symbolique de dommages et intérêts pour préjudice moral à Alain Thirion en octobre dernier. (voir notre reportage de l'époque ci-dessous)
L'affaire souligne aussi une question d'éthique journalistique. Peut-on restituer honnêtement un événement en ayant recours délibérément à une photo retouchée ? Pour le tribunal, la réponse est non.