Mirabelle de Lorraine : le temps des sécateurs

Du Bitcherland au Val-d'Ajol, l'hiver est mis à profit pour entretenir l'arbre emblématique de la Lorraine. Bien que très rustique, le mirabellier a besoin d'un minimum de soins pour donner le meilleur de lui-même. Bertrand Perrin, producteur près de Mirecourt, nous livre les secrets de la taille.

La Lorraine se flatte d'avoir le quasi-monopole de la mirabelle. La région compte quelque 250 producteurs et bénéficie d'une Indication Géographique Protégée (IGP) depuis 25 ans. L'association Mirabelles de Lorraine estime le "cheptel" de ses adhérents à 250.000 arbres sur un ou deux milliers d'hectares.

Des arbres qui cachent la forêt : au-delà des mirabelliers cultivés, la "culture" du mirabellier diffuse dans toute la Lorraine. Il y a le vieux verger du grand-père, oublié sur le coteau. Trois arbres dans un jardin de banlieue. Ou même le spécimen fièrement planté "pour les enfants" dans une courette urbaine. Bref, des centaines de milliers de mirabelliers sans papiers.

Mais quelle que soit l'affection qu'il leur porte, le citadin ou le néorural ne sait pas forcément s'occuper des ces arbres emblématiques.

C'est un peu en pensant à vous, mirabelliculteurs du dimanche, que nous sommes allés voir Bertrand Perrin, l'agriculteur de Gugney-aux-Aulx. Outre l'exploitation laitière familiale, il cultive quetsches, cerises noires, griottes et bien sûr mirabelles IGP sur les collines entourant ce magnifique village du pays de Mirecourt.

La taille selon Bertrand Perrin, producteur de mirabelles

La taille d'entretien annuelle vise à canaliser la sève vers les rameaux fructifères. En gros, ils prolongent, plus ou moins à l'horizontale, les branches maîtresses. Il faut donc tailler en priorité les gourmands qui rebiquent vers le ciel. On en profitera pour éliminer branches mortes et "momies" de fruits, pour limiter les risques de maladies.

De temps en temps, il faut scier les branches trop longues et générer ainsi de nouveaux rameaux à fruits. Cette opération se fait idéalement un an sur deux : le mirabellier alterne années "pleines" et "creuses". Selon Bertrand, on peut ainsi lisser la production, éviter les surcharges de fruits et la casse.

Pour commencer, Bertrand nous rappelle qu'il faut sept ans pour amener un jeune arbre à maturité. Ces années de patience sont mises à profit pour pratiquer la taille de formation, la sélection des branches charpentières qui feront la structure de l'arbre. Le mirabellier se conduit "en gobelet", c'est-à-dire largement ouvert vers le ciel pour capter au maximum les rayons du soleil lorrain.
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