Réchauffement climatique, sécheresses, canicules, les oiseaux et la faune sauvage aussi souffrent du manque d’eau. Leur survie s’avère de plus en plus difficile pour l'Association Oiseaux Nature qui réclame un moratoire sur la chasse qui constitue, selon elle "un fléau supplémentaire qui s'abat sur des animaux affaiblis en ce début d’été".
La sécheresse, source d'inquiétudes pour l'Association Oiseaux Nature. Installée dans les Vosges, cette association indépendante qui a fêté ses 40 ans en 2020, oeuvre pour l’étude et la protection de la nature dans ce département du Grand Est.
Et avec le réchauffement climatique, la sécheresses et les canicules, son constat est inquiétant. "Si l’humain souffre, il est évident que la végétation, mais également la faune sauvage souffrent d’autant plus !" explique l'association dans un communiqué, "nous sommes seulement en juillet, et sur le terrain, aussi bien en milieu urbain qu’en plein cœur des forêts on peut déjà constater des comportements anormaux de la faune sauvage."
Les nouveaux-nés de cette année seront moins nombreux à survivre et à atteindre l’automne dans ces conditions difficiles
Association Oiseaux-Nature
Pour cela, l'association s'appuie sur l'observation. "Il n’est pas rare de voir le chat forestier, animal plutôt crépusculaire et nocturne, venir s’abreuver dans les souilles et ruisseaux encore pourvus d’eau, en plein milieu d’après-midi" peut-on apprendre, "de nombreux oiseaux des champs rejoignent les cœurs de forêts pour également venir s’y abreuver à toute heure. D’autres comportements ont été observés, comme ces oiseaux plutôt forestiers, tels que le geai, se rapprochant des milieux urbains afin d’y trouver de l’eau, observation faite par plusieurs habitants de petites villes. En milieu urbain les oiseaux sont plongés dans une extrême souffrance, surtout ceux nichant sous toiture. On peut également constater des animaux (chevreuil, renard, chat forestier...) d’une extrême maigreur. Les nouveaux-nés de cette année seront moins nombreux à survivre et à atteindre l’automne dans ces conditions difficiles. En effet, les conditions climatiques et la sécheresse extrême induisent un manque de nourriture important et une déshydratation pouvant provoquer la mort de l’animal. C’est ainsi toute la chaîne écosystémique qui en pâtit !"
Le remède : un moratoire sur la chasse
Parmi les mesures fortes et urgentes, l'association réclame "une réflexion urgente quant à la situation actuelle de sécheresse dans notre département et l’état de nos ressources en eau." Mais elle demande surtout "une remise en cause de l’ouverture de la chasse à l’affût, effective depuis le 1er juin 2022... Dans des conditions aussi difficiles pour la survie de la biodiversité, l’activité de chasse constitue un fléau supplémentaire qui s'abat sur des animaux affaiblis en ce début d’été. A cela s’ajoute malheureusement la destruction toujours en cours d’habitats tels que les haies, malgré les recommandations et arrêtés en vigueur. De surcroît, les dérangements causés sur l’ensemble de la faune sauvage par les 4x4, les chiens et les battues sont néfastes, voire fatals pour des espèces déjà menacées, y compris pour celles non chassées : la peur et la fuite provoquent une consommation d’énergie considérable pour des organismes déjà épuisés. N’oublions pas le risque de départ de feu généré par l’activité en elle-même (coups de feu, véhicules en forêt, gens qui fument en forêt, etc.)."
L'association Oiseaux-Nature demande "une réflexion urgente au niveau de la population et des services de l’état pour un moratoire sur la chasse des oiseaux de toutes espèces, ainsi que sur la chasse et le piégeage du renard et du blaireau... La lutte contre le réchauffement climatique passant également par la préservation de la biodiversité, un moratoire paraît indispensable. N’oublions pas que les animaux sont des vecteurs de pollinisation et de dispersion indispensables au maintien du bon état des forêts, des pâturages et des cultures, dont dépend aussi la survie de l’humanité."