Il manque 600 vétérinaires chaque année en France. Une désertification de la profession qui touche particulièrement les milieux ruraux. Exemple à Vagney dans les Vosges ou les vétérinaires voient leur secteur s’agrandir d’année en année.
Attirer des médecins à la campagne, une problématique bien connue des territoires ruraux en France. Mais il n’y a pas que les hommes qui manquent de soignants. Les animaux eux aussi manquent de vétérinaires.
Une désertification vétérinaire
En France, chaque année, les Écoles nationales vétérinaires forment plus de 600 vétérinaires. Il en faudrait le double. Une désertification vétérinaire qui date d’une vingtaine d’années et qui s’est fortement accélérée. En cause : des départs à la retraite non remplacés, car le métier n’attire plus.
Dans le Grand Est, le massif des Vosges n’est pas épargné. Dans le cabinet médical de Vagney, six vétérinaires se partagent un territoire de plus en plus vaste. Les praticiens passent 85% de leur temps à soigner des animaux domestiques, mais en milieu rural, ils doivent être polyvalents pour effectuer tout type d’interventions.
"C’est dans les grandes villes souvent qu’on a des centres où on a des spécialistes qui ne font qu’une spécialité. Ici, on ne peut pas se permettre, car il n’y a pas beaucoup de vétérinaires autour donc on doit faire un peu de tout", explique Julie Maréchal, jeune vétérinaire à Vagney.
Des départs à la retraite non remplacés
Lassés des horaires de travail à rallonge, des urgences de nuits, et des kilomètres de routes à faire, de nombreux vétérinaires quittent la profession passé 40 ans.
"Les vétérinaires qui prennent leur retraite ne sont pas remplacées. Vu ce manque de recrutement, les vétérinaires actuels ont un secteur qui augmente de plus en plus. Et comme on n’arrive pas à embaucher, ça commence à devenir compliqué pour aller soigner les vaches", explique Julien François, membre du conseil de l’Ordre régional des vétérinaires.
Difficile de refuser son aide à un agriculteur en difficulté qui risque de perdre une bête. Mais les fermes les plus proches sont à 45 minutes de route de la clinique.
20 vétérinaires en plus dans les Vosges
Le conseil de l’Ordre régional attend un coup de pouce des pouvoirs publics pour inciter les jeunes diplômés à s’installer en milieu rural. Dans le département des Vosges, il estime qu’il manque une vingtaine de vétérinaires pour assurer un maillage territorial efficace. Assurer une offre vétérinaire aux agriculteurs : un enjeu essentiel pour maintenir une activité agricole sur le territoire.