LOSC : l'éclosion de Ronny Rodelin

L'attaquant, arrivé en toute discrétion au Losc en 2011, est passé en quelques matches du statut de "meilleur joueur à l'entraînement", parfois raillé par le public lillois, à celui de titulaire, acclamé par le Grand Stade pour son implication et ses gestes techniques.

La métamorphose 

Samedi à Valenciennes, le Réunionnais de 23 ans, complice de Dimitri Payet sur et en dehors du terrain, pourrait disputer son septième match d'affilée comme titulaire en L1.

Après avoir marqué un but valable mais refusé à Paris (défaite 1-0), puis provoqué le but contre son camp du Rennais Mavinga (victoire 2-0), Rodelin a fini par marquer dimanche contre Bordeaux son premier but en L1 (succès 2-1).

"Cela fait du bien d'ouvrir le compteur", déclarait le grand attaquant filiforme (1,92m, 70 kg) après la rencontre. "Cela commence à venir, je commence à trouver mes repères sur le terrain". Cela faisait un an et demi qu'il attendait de percer et d'être reconnu. Désormais, quand le "kop" lillois chante "C'est notre meilleur joueur... Ronny Rodelin...", il reste bien une petite pointe d'ironie mais le respect a supplanté la moquerie. 

"Cela a été très long et très dur", confiait fin février le joueur à propos de cette période délicate. "Je suis content d'en être arrivé là. J'ai appris et aujourd'hui ça paye. Mais ce n'est pas fini".

"A surveiller"

Rodelin arrive aujourd'hui à exprimer en match tout son potentiel, très grand selon son entraîneur, Rudi Garcia. Ce dernier, privé de Kalou et Mendes pendant la Coupe d'Afrique des nations, a insisté avec Rodelin, pourtant attaquant axial, sur le côté droit. Et avec Payet à gauche et Kalou désormais dans l'axe, même s'ils permutent beaucoup, cela fonctionne parfaitement. 

"Je maintiens" (que Rodelin est le meilleur à l'entraînement), assurait Rudi Garcia il y a 15 jours. "Il est en ce moment capable de traduire en match ce qu'il fait à l'entraînement. Il a plus de confiance et a compris qu'il devait travailler dur. Il lui fallait peut-être passer par des moments plus difficiles pour progresser", expliquait encore l'entraîneur du Losc.

"Il a progressé tactiquement sur son positionnement et sur ses relations avec ses coéquipiers", a-t-il relevé jeudi. "Il est capable aujourd'hui de rester performant tout un match, c'est une satisfaction".

L'entraîneur de Valenciennes, Daniel Sanchez, a déjà croisé son futur adversaire, alors qu'il entraînait Tours, et il n'est pas surpris par son éclosion: "Je le suivais même quand il était à Rodez, avant d'arriver à Nantes. On avait décelé de la qualité chez ce jeune joueur. Je me souviens du match retour entre Tours et Rodez, à ce moment-là en National. C'est lui qui avait marqué et il avait 18 ans, à tout casser."

"A Nantes, cela s'est moyennement bien passé mais le contexte ne l'a pas aidé je pense", poursuit l'entraîneur de VA. "A Lille, après un certain temps, il semble qu'il ait saisi sa chance. Ce sera un élément à surveiller,
au même titre que Kalou et Payet".