La maison d'arrêt de Douai doit supprimer ses miradors en juillet 2014 pour les remplacer par de la vidéo-surveillance. Un choix que dénoncent les syndicats de la pénitentiaire qui ont bloqué les accès de la prison ce lundi matin.
Entre 40 et 50 surveillants pénitentiaires ont bloqué ce lundi matin les accès de la maison d'arrêt de Douai pour protester contre la suppression programmée des miradors, à l'appel d'une intersyndicale. Le mouvement, qui a démarré vers 6h30, a amené l'établissement à "annuler toutes les extractions" de détenus, selon Stéphane Smagghe, du syndicat FO pénitentiaire.
"L'objectif c'est de fermer chez nous trois miradors" pour les remplacer par de la vidéo-surveillance, a expliqué M. Smagghe, selon qui, "sans cette vigilance humaine, c'est beaucoup de risques, beaucoup de tracas en perspective". "Le but inavoué, c'est d'avoir 11 personnels en plus dans l'établissement, qui ne seront pas dans les miradors", selon le syndicaliste, pour qui, "au niveau des heures supplémentaires, pour l'administration, c'est un gain". Il rappelle que la maison d'arrêt qui accueille entre 600 et 630 détenus pour 400 places, dépend du ressort de la cour d'appel de Douai et accueille des détenus pour des peines allant jusqu'à 30 ans.
Ça ne remplace pas l'humain
La fermeture des miradors, prévue pour juillet 2014, conséquence selon l'intersyndicale de la RGPP (Révision générale des politiques publiques), doit s'accompagner, outre la surveillance vidéo, d'une rénovation des murs et de la mise en place de filets contre les projections d'objets. "Ca ne remplace pas l'humain", estime M. Smagghe, qui évoque une "surveillance vidéo à bas prix", qui ne permet pas d'"identifier une personne".
Une source pénitentiaire, qui décrit des "miradors très vieillissants", estime qu'il s'agit davantage d'une "modernisation de la sécurité". La reconstruction des miradors coûterait 1,5 million d'euros, selon M. Smagghe, contre 5 millions d'euros pour le plan que prévoit l'administration. Quelque 140 gardiens travaillent à la maison d'arrêt. D'autres actions, "plus marquées", pourraient avoir lieu prochainement, à l'appel de l'intersyndicale.