Un syndicaliste CGT d'une importante association d'action sociale de Dunkerque, l'AAE, a affirmé lundi avoir été convoqué à 01H00 par la police, alors que la police et le parquet parlent d'une "erreur de frappe".
"C'est de l'acharnement judiciaire", a déclaré Philippe Toulouse, délégué CGT à l'Association d'action éducative (AAE) de Dunkerque. Le syndicaliste affirme avoir reçu "six convocations" depuis novembre, lorsque l'intersyndicale a porté plainte pour détournement de fonds publics au sein de l'AAE, notamment.
"Je suis allé à 01H00 du matin, avec des amis" au commissariat de Dunkerque, où l'officier de police a reconnu "une erreur grave", a expliqué M. Toulouse.
Le syndicaliste affirme par ailleurs avoir reçu des menaces de mort ces derniers mois
Pour le commandant Benoît Pinceel, chef d'état-major du commissariat de Dunkerque, il y a simplement eu "une erreur sur l'horaire de sa convocation. Le fonctionnaire s'est trompé".Il s'agit d'une "erreur de frappe", a également indiqué le procureur de Dunkerque Philippe Muller. Selon M. Muller, la convocation était fixée à 10H00 du matin, et le fonctionnaire de police aurait inversé le un et le zéro.
" - Imprimé de convocation non-réglementaire, inutilisé depuis plusieurs années.
- Grade de l'officier devant auditionner Philippe non mentionné ("Mme" F. n'est pas un grade !)
- Convocation signée par un autre officier de Police que celui devant mener l'audition"
Le syndicaliste a ensuite été reconvoqué au commissariat lundi après-midi, où il a refusé de signer un rectificatif de convocation au tribunal correctionnel de Dunkerque.
"Il est poursuivi pour avoir utilisé une carte de paiement d'un majeur protégé à son profit", a expliqué le procureur, précisant que cette affaire "n'a strictement rien à voir" avec les autres enquêtes visant l'AAE.
"On me reproche des faits qui se sont produits dans un service où je ne travaillais même pas à l'époque", s'est défendu M. Toulouse.
Le 17 novembre 2011, un éducateur spécialisé de l'AAE de 38 ans s'était pendu après une sanction de sa direction. Deux autres employés ont depuis tenté de se suicider.
Le parquet de Béthune a ouvert en juin une information judiciaire pour homicide involontaire, harcèlement moral et entrave au fonctionnement du comité d'entreprise (CE) et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Trois dirigeants ou anciens dirigeants de l'AAE ont été mis en examen pour entrave au fonctionnement du CE et/ou du CHSCT. L'AAE compte plus de 300 salariés.