Le tribunal de grande instance de Nanterre a rejeté ce jeudi la demande du Comité central d'entreprise de Goodyear (CCE) de suspendre la plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui prévoit la fermeture du site d'Amiens-Nord, employant 1.173 salariés
Dans une ordonnance consultée par l'AFP, le juge des référés constate "l'absence d'éléments suffisants pour caractériser un trouble manifestement illicite" alors que le CCE demandait une suspension du PSE, estimant ne pas avoir été suffisamment informé sur l'ensemble des volets de la restructuration opérée au sein du fabricant de pneumatique Goodyear. "La direction a dissimulé le fait que la restructuration de l'entreprise ne concerne pas seulement Amiens-Nord, mais aussi d'autres sites aux premiers rangs desquels celui de Montluçon", avait déclaré Me Fiodor Rilov, avocat du CCE, au cours de l'audience du 20 septembre. Une multitude de procédures ont été lancées par les élus du personnel du groupe, qui tentent d'enrayer l'avancée du projet de fermeture de l'usine, annoncé le 31 janvier dernier. Entre début septembre et début octobre, l'entreprise a été assignée 10 fois devant la justice par des salariés représentés tantôt par le Comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT) tantôt par le CCE. Le 20 juin, le TGI de Nanterre avait déjà rejeté une autre demande du CCE visant à l'annulation du PSE, également pour manque d'information des employés. Un bras de fer oppose depuis 2007 la direction et les syndicats de l'usine. A deux reprises, en 2008 et 2010, la justice a empêché la mise en oeuvre de plans sociaux, prévoyant respectivement 402 et 817 suppressions d'emploi sur le site d'Amiens-Nord.