Que s'est-il passé le 5 septembre 2010 vers 20h ? Alain Penin se trouve sur le chemin de la joggeuse Natacha Mougel. "Jamais Natacha n'aurait dû mourir ce jour-là", dit sa mère.
Le 5 septembre 2010, Natacha Mougel, jeune cadre chez Décathlon, s’entraîne pour le semi- marathon de Marcq-en-Baroeul sur un itinéraire de la banlieue lilloise très fréquentée par les joggeurs, chemin de la Beuvrecque, dans le parc du Septentrion.En début de soirée, aux alentours de 20H00, pendant son entraînement, elle est enlevée par un inconnu. L’homme a profité de son passage seule, dans une zone entourée d’arbres, près du Parc du Septentrion. Sous la menace d’un couteau, il l’emmène alors à l’écart de la route et tente de l’étrangler. Il la frappe. Elle se défend, crie, lui griffe le visage. Il la transporte ensuite, inanimée, attachée, et la jette dans le coffre de sa voiture. Dans sa fuite, il laisse derrière lui un couteau et un sous-vêtement de la victime.
Il roule 20 km avant d’arriver jusqu’à un champ à Attiches, près de la forêt de Phalempin. C’est là qu’il aurait tenté une nouvelle fois de la violer, avant de la tuer. En lui portant des dizaines de coups de tournevis.
L’alerte est donnée le soir même par le compagnon de Natacha, Jean-Sébastien Bay, qui ne la voit pas revenir. Après avoir parcouru seul le chemin qu’avait emprunté la jeune femme, il se rend au commissariat de Lille et signale sa disparition. Toute la nuit et le lendemain matin, les policiers mènent des recherches pour retrouver Natacha, en vain...
En début d’après-midi, un témoignage capital permet d’interpeller le suspect. Une femme affirme qu’un homme rôdait depuis le mois de juillet aux abords du parc. Elle donne le signalement de la voiture et le numéro d’immatriculation. Les policiers interpellent alors Alain Penin, qui est déjà connu de leurs services.
Lors de sa garde à vue, le suspect reconnaît les faits et invoque des « pulsions irrépressibles ». Il reconnaît être l’auteur du meurtre de Natacha Mougel.
Ce jour-là, le 6 septembre, en fin d’après-midi, Alain Penin mène les enquêteurs jusqu’au corps sans vie de la jeune joggeuse, abandonné sur le sol, dans un endroit très difficilement accessible, un champ de maïs, au lieu-dit « La Faisanderie », à Attiches.
Au cours de l’enquête, plusieurs témoins confirmeront la présence d’Alain Penin aux environs du Parc du Septentrion, et ce, plusieurs semaines avant les faits. Alain Penin est écroué à la prison de Sequedin, pour « enlèvement », « séquestration », « viol avec arme » et « meurtre ».
Natacha Mougel, tuée à 29 ans
En ce mois de septembre 2010, Natacha rentrait de Corse. Elle n’était jamais partie aussi loin avec Jean-Sebastien, 30 ans, son compagnon depuis 8 années. Ils vivent dans un deux-pièces de Marcq-en-Baroeul, la banlieue chic de Lille et rêvent de s’installer dans une maison lumineuse et de fonder une famille.
Natacha a grandi dans un joli pavillon avec ses parents et son frère aîné, Franck. Yves, le père, cadre commercial, aujourd’hui à la retraite, et Annick, la mère, assistante sociale, vivent toujours dans cette maison. Natacha est très proche d’eux, son appartement se trouve à 700 mètres.
Sa scolarité est sans problème. Un ancien copain de classe se souvient d’une fille « intelligente, ambitieuse et très charismatique ». Après des études de comptabilité, elle décroche un stage dans un cabinet d’expertise comptable avant d’intégrer deux ans plus tôt, l’entreprise Décathlon à Villeneuve d’Ascq. Elle venait d’y obtenir une promotion. Très sportive, elle court trois fois par semaine avec une amie, Alexia.
Elle avait couru le précédent semi-marathon de Marcq-en-Baroeul et l’avait bouclé en une heure et cinquante cinq minutes. Ce dimanche là, le 5 septembre, en fin d’après-midi, elle enfile sa brassière et son short noir et part faire son jogging. Seule, sur les chemins goudronnés du Parc du Septentrion.
Le témoignage de la mère de Natacha Mougel
Annick Mougel, la mère de Natacha s'est confié à La Voix du Nord, à quelques jours du procès. Elle parle de sa fille, du drame et annonce qu'elle n'assistera pas au procès : « J’ai vu une photo de cet homme de profil. Qu’elle ait pu être face à lui est inenvisageable pour moi. Je crois qu’il a surtout pris du plaisir à faire souffrir Natacha. Je ne comprends pas comment des êtres humains peuvent avoir de l’humanité envers quelqu’un qui n’en a eu aucune envers ma fille. »