A Lille, des olympiades pour les apprentis artisans de toute l'Europe

Le salon Euroskills qui se tient jusqu'à ce samedi à Lille Grand Palais a rassemblé apprentis et formateurs de toute l'Europe pour un moment de démonstration, compétition et de fête. Reportage. 

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Le front trempé de sueur, Jakob regarde son oeuvre : cet apprenti ébéniste venu de Bruges a construit en six heures le caisson d'un piano avec comme objectif de décrocher l'or à la compétition européenne des métiers, organisée jusqu'à samedi à Lille.

"C'est vraiment difficile, on n'a pas beaucoup de temps pour le façonner", explique ce jeune homme blond de 21 ans, venu de Belgique un des 500 participants âgés de moins de 25 ans des "Euroskills", où 25 pays sont représentés.


Avec deux autres apprentis (un menuisier et un technicien de machine à bois), ils ont exactement 18 heures réparties en trois jours pour construire l'instrument.

"Faire cela à leur âge est très délicat. Les six équipes réunies, France, Belgique, Portugal, Hollande, Slovénie et Hongrie ne vont pas toutes terminer, c'est sûr", prédit Carlos Gonzales, organisateur de l'épreuve et professeur d'ébénisterie à Madrid.

Les consignes sont strictes : les formateurs, qui ne perdent pas une miette du travail de leurs protégés, ont l'interdiction de les conseiller. De même, les visiteurs présents au Grand Palais de Lille ne peuvent ni parler, ni prendre en photo les apprentis à l'ouvrage.

Encore une mauvaise image, en France


Les spectateurs peuvent en revanche comparer le degré d'avancement des ouvrages effectués et faire leurs petits pronostics sur la nation victorieuse.

"Tout le monde nous regarde, ça ajoute au stress", glisse Jakob. "Mais c'est vraiment une chouette expérience, avec tous ces jeunes venus de toute l'Europe". Car la finalité de ces Olympiades est à la fois d'oeuvrer pour le rassemblement des jeunes Européens, à la manière du programme Erasmus, et de valoriser les filières d'apprentissage, dans une ambiance studieuse et festive à la fois.

"Euroskills a pour objectif de montrer que l'on peut réussir sa carrière en suivant une formation professionnelle", explique le Néerlandais Jos De Goey, président de la compétition, lors de cette 4e édition.

Une affirmation qui résonne comme une évidence dans de nombreux pays. Mais en France, selon un sondage CSA diffusé en mars, 63% des Français estiment encore que "de manière générale, les formations en apprentissage ont une mauvaise image".

En déambulant au milieu de la quarantaine de stands, de la coiffure à la mécanique automobile en passant par la taille de pierre, on aperçoit de nombreux drapeaux allemands, suisses, belges ou néerlandais, mais peu d'Europe du Sud. L'Espagne ou la Grèce ne font d'ailleurs pas partie des 25 délégations présentes, où l'on retrouve pour la première fois la Russie et le Monténégro.

Nouvelles formes d'apprentissage 


Signe des temps, les épreuves se sont ouvertes aux nouvelles voies de l'apprentissage, aux termes souvent barbares, comme la mécatronique, le Web design, l'administration des systèmes et réseaux informatiques ou encore le merchandising visuel.

Ainsi, dans la catégorie art graphique, Adeline et Morganne, deux jeunes Françaises, ont dû se creuser les méninges toute la journée pour imaginer le logo et le design d'une marque fictive de macarons.

"Ces gâteaux sont devenus un peu l'image de la France et le produit à la mode, alors j'ai souhaité en donner une image moderne tout en restant dans la tradition", explique Adeline, en montrant l'élégant logo qu'elle a imaginé.

Un peu plus loin, Mark Swillus, Thomas Micheel et Simon Stamm, trois Allemands arrivés d'Aix-la-Chapelle et d'Hanovre, ont eux l'air satisfait après avoir passé leur journée devant l'ordinateur pour plancher sur la construction de serveurs permettant la connexion d'ordinateurs.

"L'ambiance est vraiment sympathique et c'est super de voir ce que d'autres jeunes Européens sont capables de faire", explique Mark, 22 ans. "Evidemment, on veut faire comme l'équipe de football allemande au Brésil, remporter la compétition ! Mais si on ne gagne pas, on fera tout de même la fête..."

Voir aussi : le site internet consacré à euroskills.
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