Les hébergements d’urgence n’ouvriront qu’à partir de -5°C, les associations en colère

Normalement, les centres d’hébergement d’urgence du Nord ouvrent le 1er novembre. Mais cette année, une circulaire nationale stipule que l’ouverture ne peut avoir lieu si la température n’a pas atteint les -5°C.

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Les températures ne sont pas encore tombées en dessous de 0 et pourtant le Samu social reçoit déjà toutes les nuits plusieurs centaines de demandes d’hébergement. Dans son communiqué de presse sur la veille saisonnière, la préfecture du Nord explique que "celle-ci prévoit l'activation du dispositif lors des différentes phases de dégradation climatique, conformément aux orientations nationales".

Or, ces "phases de dégradations climatiques" risquent de laisser à la rue encore pour un certain temps les personnes sans domicile. Trois niveaux ont été retenus. Le niveau jaune, le plus bas, prévoit 482 places de mise à l’abri si la température minimale ressentie est comprise entre -5°C et -10°C. Le niveau orange, entre -10°C et -18°C, permet d’ouvrir 111 places supplémentaires. Enfin, le niveau rouge, avec une température minimale ressentie au-delà de -18°C active la réquisition de gymnases et salles des fêtes.

En théorie, le texte prend en compte une température inférieure à -5°C et une situation sous tension. "Cette année, le deuxième critère a été supprimé", déclare, agacé, Eric Delhaye, président du Samu social sur l’arrondissement de Lille au Parisien.

"C’est uniquement économique"

Pour lui, "si on s’en réfère à l’année dernière, il a fait -4,5°C, cela signifie que l’on n’ouvrira aucune place d’hébergement et que les gens resteront plus qu’un an sans solution sur l’arrondissement de Lille. C’est inacceptable".
"C’est uniquement économique, les lieux existent, ils sont mobilisables, ils sont pour la plupart équipés", poursuit M. Delhaye. Pourtant, la direction de la communication de la Préfecture de la région Nord-Pas-de-Calais affirme que la circulaire du ministère du logement a pour priorités, "d’une part la protection des personnes dans le cadre d'une mise à l'abri et d'autre part d'une prise en charge sociale dans les accueils de jour qui seront renforcés en terme de moyens humains."

Vendredi dernier, le 115 de Lille a reçu plus de 500 appels sans pouvoir donner de solution.
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