Le ministère de l'Éducation nationale a donné instruction aux recteurs d'étudier "l'hypothèse" d'une fusion de leurs académies, parallèle à celle des régions prévue par la réforme territoriale, a indiqué lundi le recteur de l'Académie de Lille.
"Le ministère nous a demandé, comme à toutes les académies, d'étudier les scenarii de fusion", a déclaré Jean-Jacques Pollet lors de ses voeux à la presse. "Aujourd'hui, on n'en est qu'au début du processus. Il semble que le schéma "une région, une académie" puisse être retenu", a-t-il poursuivi."Il importe que nous travaillions sur au moins cette hypothèse, qui n'est pas aujourd'hui exclue", a ajouté le recteur, évoquant une première réunion avec les
responsables de l'académie d'Amiens prévue le 10 février à Lille.
Selon la loi adoptée par le Parlement le 17 décembre, la France comptera 13 régions au lieu de 22 au 1er janvier 2016. Avec une fusion du Nord-Pas de Calais et de la Picardie "on en arrive à cinq départements. D'aucuns jugent que c'est gérable", a expliqué M. Pollet.
Il a estimé qu'"il n'y a pas trop de débat sur la capitale régionale" de la future entité, à savoir Lille, même si le débat n'est officiellement pas clos. Le recteur de l'académie de Lille a tenu cependant à montrer "beaucoup de prudence" sur le résultat des discussions. "Nous sommes invités par le ministère à rencontrer nos voisins pour travailler sur toutes les hypothèses", a-t-il souligné.
"Il est possible que nous en restions à deux académies", a-t-il dit, rappelant qu'en Ile-de-France comme dans les régions Rhône-Alpes, et Provence-Alpes-Côte d'Azur, plusieurs académies cohabitaient aujourd'hui.
En ce qui concerne la fusion des académies de Lille et d'Amiens, englobant cinq départements (Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne et Oise) peuplés au total de six millions d'habitants, cela constituerait la première académie de France dans le 1er et le second degré, "ce qui serait difficile en terme de gestion, en raison du volume", a-t-il observé.
Dans un dossier distribué aux journalistes présents, le dernier tableau s'intitule "réforme territoriale : perspective avec Amiens. Poids des deux académies". On y voit que la fusion rassemblerait 9,8% de la population scolaire française, dont plus de 124.000 étudiants.
Ainsi, l'Académie d'Amiens, recréée en 1964 et qui vient de célébrer son 50e anniversaire, pourrait de nouveau disparaître, comme avait dit le craindre le président PS de la Région Picardie, Claude Gewerc.