En ce jour anniversaire des 600 ans de la bataille d'Azincourt (25 octobre 1415) entre Français et Anglais, une stèle a été inaugurée sur les lieux mêmes des combats pour rendre hommage aux milliers de chevaliers franças massacrés lors de cette terrible journée.
600 ans après la victoire des Anglais sur les Français à Azincourt, l'esprit était plutôt celui de l'"entente cordiale" entre les deux nations autrefois ennemies jurées. Ce dimanche matin, l'ambassadeur du Royaume-Uni en France et plusieurs élus du Pas-de-Calais (Frédéric Cuvillier, Daniel Fasquelle...) sont venus inaugurer une stèle en hommage aux victimes françaises (environ 6000, dont beaucoup de prisonniers sommairement exécutés) et anglaises (entre quelques centaines et un millier) de cette terrible boucherie médiévale, épisode majeur de la Guerre de Cent Ans. Ce nouveau monument a été placé entre les villages de Tramecourt et d'Azincourt, près du hameau de la Gacogne, là où de nombreux combattants ont été ensevelis dans des fosses communes après la bataille. On peut y avoir la silhouette d'un chevalier du XVe siècle avec cette inscription dans les deux langues : "à ceux qui n'ont pas de tombe".
Merci aux autorités français d'avoir commémorer la bataille d'#Azincourt avec nous ce jour du St Crépin pic.twitter.com/4TLxGDYxsC
— Peter Ricketts (@HMARicketts) 25 Octobre 2015
"L'objectif n'est pas de célébrer une victoire ou de pleurer une défaite, car comme on dit, pour ne parler de la guerre, il n'y a que les larmes", explique Christophe Gilliot, le directeur du Centre Historique Médiéval d'Azincourt. "Aujourd'hui nous avons pu honorer les morts français et anglais tombés à Azincourt, nous avons pu nous souvenir de ce qui s'est passé sur ce champ de bataille, le 25 octobre 1415. Ce que nous essayons de faire toute l'année à Azincourt, c'est de créer un flux touristique, créer la curiosité, attiser la volonté d'en savoir plus sur une période encore méconnue".
La gendarmerie, des cavaliers de la garde républicaine et des régiments des deux pays ont participé aux cérémonies, où l'on a vu également plusieurs passionnés d'histoire. Certains avaient même revêtu bassinets, harnois et bannières pour l'occasion. En juillet dernier, ils avaient "reconstitué" la bataille pendant deux jours sur les lieux mêmes des affrontements. Parmi eux, Aymeric Savary, un jeune gendarme qui a choisi d'incarner Le Gallois de Fougières, mort à Azincourt. Prévôt des maréchaux de France, il est considéré comme le premier gendarme mort aux combats.
Hommage à Gallois de Fougières, premier gendarme tombé pour la France lors de la bataille d' #Azincourt #NPDCP pic.twitter.com/5ngmjex4db
— Frédéric Cuvillier (@fcuvillier) 25 Octobre 2015
Un hommage lui a été rendu ce dimanche en l'abbatiale d'Auchy-lès-Hesdin, là où sa tombe a été retrouvée en 1936. Vingt six autres chevaliers et écuyers, tués lors de la bataille, ont été dans cette église ou à proximité. De nombreux Anglais sont également venus en "pèlerinage" à Azincourt ce dimanche, célébrer un épisode glorieux de leur "roman national" que William Shakespeare magnifia dans une célèbre pièce de théâtre.