À Coucy-le-Château-Auffrique dans l'Aisne, des bénévoles de tous horizons restaurent un château du XIIIe siècle durant l'été. La plupart d'entre eux ne sont pas experts. Étudiants, actifs ou retraités, ils profitent de cette restauration pour apprendre les métiers de l'artisanat.
Ciseau et massette en mains, Simon enseigne un métier très ancien à ses apprentis du jour. Il est tailleur de pierre. Depuis cinq ans, il encadre des bénévoles sur le chantier de restauration du château de Coucy au cœur de l'Aisne.
Depuis 1976, la forteresse du XIIIe siècle aux remparts imposants accueille des curieux, qui la restaurent et la mettent en avant. Les bénévoles de tous âges viennent aussi découvrir des métiers originaux : tailleurs de pierres, menuisiers ou forgerons par exemple.
Une opportunité pour les jeunes
William passe son premier été sur le chantier. "Comme je vais rentrer en baccalauréat professionnel technicien en chaudronnerie industrielle, ça me fait comme un stage", confie-t-il. C'est une opportunité inespérée pour lui : "aucune entreprise ne voulait me prendre et les remparts, ça compte comme un stage pour l'école."
D'autres n'en font pas un plan de carrière. Et pour cause, ils sont déjà engagés dans une autre voix. Antoine est plus âgé. Il a épousé la carrière de naturaliste écologue et pourtant il revient chaque année avec plaisir. "Ce qui me plait, c'est d'apprendre de nouvelles techniques. Et puis, sur le temps libre, on peut travailler sur de petits projets personnels", s'exclame-t-il, tentant de se faire entendre malgré les bruits d'enclume.
Aux abords du feu qui réchauffe davantage l'atmosphère en ce jour de grand soleil, on découvre une petite rose que le bénévole tente de fignoler durant ses moments de pause uniquement. "C'est priorité au projet de l'association évidemment".
Une ambiance qui plait
Ce qui plait de façon unanime à tous les bénévoles, étudiants, actifs ou retraités, ce sont les conditions de travail. "La première fois, j'ai adoré l'ambiance, j'ai décidé de revenir et depuis je suis devenue une habituée", résume Alice qui revient pour la 6ᵉ fois.
Pour Yan, c'est un luxe de pouvoir apprendre dans ces conditions : "On est plutôt libres. Il y a une certaine exigence, mais ce n'est pas comme un chantier classique. C'est plus calme et il y a une plus grosse marge d'erreur qui est acceptée."
Ce qui réunit tous ces appentis, c'est surtout un intérêt pour le patrimoine. "C'est comme une colonie de vacances, mais en mieux. J'apprends des choses et j'aide le patrimoine français", résume le jeune Noah.
Difficile de savoir quand on pourra apprécier le résultat définitif de cette restauration qui dure depuis 48 ans. En revanche, le chantier est ouvert à tous ceux qui voudraient s'essayer à la sculpture, la forge, taille de pierre ou encore à la menuiserie. Pour les volontaires, les inscriptions se font en ligne sur le site de l'association "les remparts".