Fermeture de l'usine Vetrotech Saint-Gobain dans l'Aisne : les salariés occupent le site pour tenter de sauver leurs emplois

Depuis une semaine, les 55 salariés de Vetrotech, à Condren, dans l'Aisne, occupent l'usine, pour faire pression auprès de la direction. En octobre, les dirigeants de cette filiale de Saint-Gobain ont annoncé au personnel la fermeture de l'usine. Les négociations sont en cours.

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Le 4 octobre 2022, la direction du site Vetrotech à Condren, dans l'Aisne, annonçait un projet de réorganisation, avec à terme, la fermeture de l'usine. 55 salariés sont impactés.

Le site Vetrotech est une filiale du groupe Saint-Gobain, spécialisé dans la fabrication de verre haute performance, les vitrages résistants au feu, anti-effractions et anti-explosions. Ce savoir-faire, c'est aussi celui des verrières de la bibliothèque nationale ou de la Géode à Paris.

Vers une fermeture programmée ?

Ces dix dernières années, Saint-Gobain a dû recapitaliser sa filiale à hauteur de 12 millions d'euros. La conjoncture actuelle a porté un coup fatal au fabricant de verre renforcé. "On est confronté à une augmentation de nos coûts de matières premières et des coûts de production en général, expliquait alors Benoît Lésiak, directeur de l'usine, ce qui nous oblige à augmenter les prix pour maintenir nos marges et ces augmentations de prix se sont traduites par des baisses de commandes, des baisses de volumes de production au final."

Début octobre, une procédure d'information consultation est lancée en vue de l'arrêt de l'activité et de la fermeture du site. 

Une première rencontre a eu lieu le 6 octobre pour le personnel avec la cellule de Saint-Gobain développement en charge de la reprise du site. Trois semaines après, un comité social et économique extraordinaire a permis de mettre à plat l'éventail des pistes possibles en interne avec le groupe ou avec des repreneurs extérieurs.

"On s'est mis en recherche active d'un repreneur, assure Benoît Lésiak, via aussi des partenaires locaux, comme la Région Hauts-de-France, Nord France Invest, on s'est adjoint un cabinet spécialisé pour faire de la prospection à haute intensité et trouver des pistes. Ça doit permettre in fine de proposer des solutions de retour à l'emploi pour l'ensemble des salariés. C'est notre objectif et ça s'accompagne de plein de mesures diverses et variées."

À ce jour, trois projets ont été déposés en formulant une offre. Quatre autres sont en cours de discussions. Un espoir pour la direction, même si aucune piste n'a encore abouti. De leur côté, les syndicats restent sceptiques. "On se pose la question sur la capacité du groupe à réindustrialiser ses entreprises, pointe Freddy Camus, délégué syndical CGT, et la suite aussi à Condren, avec ou sans Saint-Gobain. Mais on espère que ce sera à Saint-Gobain pour le bien des salariés qui voudront rester sur l'usine de Condren."

Des salariés sur la sellette

S'estimant dans le flou concernant leur avenir, les salariés ont débrayé le 4 janvier, se relayant jour et nuit devant l'usine. Depuis la production est à l'arrêt. Pour autant, direction et syndicats maintiennent le dialogue.

Après une nouvelle réunion mardi 10 janvier, le personnel lève le piquet de grève la nuit. Un premier accord envers les seniors vient d'être convenu. Les salariés de plus de 58 ans seront indemnisés jusqu'à l'âge légal de la retraite. Un soulagement pour Jean Marly qui travaille ici comme coupeur de verre, depuis 35 ans. "Ça fait plaisir quand même de partir. Au bout de tant de temps d'ancienneté, mais tant que ce n'est pas signé, il faut attendre".

"Au moins, ils ont fait un effort pour laisser partir les anciens, poursuit Thierry Légère, soulagé, mais ému à l'idée de voir fermer l'usine. Saint-Gobain, c'est une histoire de famille. Avant lui, son père et son grand-père ont fait toute leur carrière à la manufacture. Lui y sera resté 37 ans. "J'espère qu'ils feront le nécessaire pour les jeunes aussi, de leur donner un emploi. C'est pour ça qu'on continue à se battre".

Autour du piquet de grève, les salariés se serrent les coudes et veillent à ce que le feu ne s'éteigne pas. "On ne peut pas se permettre dans un grand groupe comme le nôtre, qui est encore pour une année supplémentaire 'top employeur de France' pour la septième année consécutive de laisser Condren à l'abandon, rappelle Freddy Camus. L'objectif final, c'est de reclasser tout le monde".

Les 55 salariés restent mobilisés. Les négociations se poursuivent le 11 février, le comité social et économique devra se prononcer sur l'avenir du site de Condren. Avec la fermeture de Vetrotech, Saint-Gobain va quitter l'Aisne. L'ancienne manufacture des glaces, fondée en 1665, doit pourtant son nom à un petit village de l'Aisne, Saint-Gobain, où elle s'était installée au XVIIe siècle, à quelques kilomètres à peine du site de Vetrotech.

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