La golfeuse Perrine Delacour revient des États-Unis pour représenter la France aux JO 2024 : "je resterai toujours française"

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L'Axonaise Perrine Delacour vit aux États-Unis depuis plus de dix ans pour sa carrière de golfeuse professionnelle. Elle représentera la France aux JO de Paris. À deux semaines des épreuves de golf, elle s'est confiée à France 3 Picardie.

Voilà onze ans qu'elle s'est envolée pour les États-Unis afin de se lancer dans une carrière de sportive de haut niveau. Il faut dire que dans sa discipline, le golf, les opportunités sont bien plus grandes outre-Atlantique. Officiellement installée à Orlando, en Floride, elle parcourt toute l'année le pays et même le monde au gré des compétitions. "Mon dressing est à Orlando, mon courrier arrive là-bas, mais je n'y suis pas beaucoup. Je suis là où mes valises me posent", admet-elle.

Mais son cœur reste acquis à son pays natal, la France. "Même si je parle couramment anglais, c'est pas la même culture, c'est pas pareil. Je resterai française quoi qu'il arrive", assure-t-elle. Elle représentera d'ailleurs le drapeau tricolore aux Jeux olympiques de Paris, à partir du 7 août, début des épreuves de golf féminines.

Fortes de ses belles performances au championnat Amundi Evian et lors d'un tournoi à Amsterdam ces dernières semaines, elle aborde la compétition avec enthousiasme. "C'est hyper positif, on a construit avec mon équipe un pic de forme pour les JO. Après, il y a des choses qu'on ne contrôle pas, donc il faut rester patient.

Pour rester dans cette bonne dynamique, elle a choisi de ne pas séjourner chez ses parents dans l'Aisne d'ici aux Jeux olympiques. Elle s'entraîne dans différents golfs de la région parisienne. "J'ai préféré rester sur Paris pour être dans un endroit un peu calme, je n'ai pas envie d'être sollicité à droite, à gauche. Ma famille proche respecte très bien ça. Et puis j'ai aussi un frère qui vit à Paris, donc je ne serais pas livrée à moi-même si jamais. Mais j'ai besoin d'un peu de temps seule.

Une famille soudée

Elle n'aura même pas le temps de passer un peu de temps à Soissons avec eux pour célébrer la fin des Jeux, car elle doit se rendre à un autre tournoi dans la foulée. "C'est le sport de haut niveau... On profitera dans quelques mois, quand ce sera terminé." Mais ses parents, ses deux frères, sa sœur, son neveu et sa nièce viendront bien sûr assister aux épreuves pour la voir. D'autant que dans la famille Delacour, le golf est une passion commune. C'est d'abord le frère qui s'y est essayé, avant d'entraîner dans son sillon les parents et le reste de la fratrie... dont la petite dernière, Perrine, qui a commencé à seulement neuf ans. 

"J'ai une chance inouïe, ils m'ont toujours soutenue. Ce sont eux les premiers qui me disent que quels que soient les résultats, ils sont fiers de moi. Je me mets la pression, mais eux me soutiennent à fond, me disent qu'ils m'aiment en tant que sœur, que fille, se réjouit-elle. Ce sont des choses qui peuvent être difficiles en tant que sportif de haut niveau, si on ne performe pas, on peut se dire qu'on va décevoir notre famille. Mais eux sont toujours fiers."

Maintenant, je rentre assez régulièrement en France, parce que la famille, c'est quelque chose qui est important pour moi.

Perrine Delacour, golfeuse professionnelle

Elle se dit d'ailleurs "très proche" d'eux et vient en France les retrouver dès qu'elle en a l'occasion. "Je ne regrette pas parce que j'aime bien ma vie aux États-Unis, mais si j'avais ma famille aux US, ce serait différent. Avec 6 heures de décalage, sur une journée de 24 heures, on ne peut pas communiquer tout le temps. Avec le temps, ce sont des choses qui pèsent. C'est pour ça que j'ai besoin d'avoir des semaines off où je rentre en Europe."

Réévaluer ses priorités pour envisager l'avenir

C'est un burn-out en 2022 qui lui a fait réaliser qu'elle devait réadapter son rythme de vie pour se donner la possibilité de garder des moments à elle, avec ses proches. "J'ai d'abord fait des changements dans mon équipe, puis dans mon organisation d'entraînement. Maintenant, je rentre assez régulièrement en France, parce que la famille, c'est quelque chose qui est important pour moi."

Je n'arrêterais pas l'année prochaine, mais je ne ferai pas non plus dix ans de plus.

Perrine Delacour, golfeuse professionnelle

Un événement douloureux qui lui a permis de travailler aussi sur elle-même. "Je suis encore en période de reconstruction. Il y a des choses que j'ai réussi à résoudre, mais d'autres sont encore présentes. Quand on commence le golf très tôt, à haut niveau, on se crée un peu une identité autour du golf, et ça peut être difficile à un certain moment, confie-t-elle. Je n'arrêterais pas l'année prochaine, mais je ne ferai pas non plus dix ans de plus."

Pour la suite de sa carrière, elle aimerait trouver un moyen de rendre sa discipline plus accessible, en travaillant notamment avec les plus jeunes. "J'ai passé mon brevet professionnel pour pouvoir donner des cours, pour pouvoir transmettre mon expertise et ma passion. J'ai commencé assez jeune et j'avais un joueur prof avec moi, il était super et j'ai tout de suite accroché. Et puis j'ai la chance de voir comment ils fonctionnent aux US avec les jeunes, et je me dis que c'est ça qu'il faut faire."

Deuxième participation olympique

Mais avant ça, elle estime qu'il lui reste encore des choses à faire sportivement, et qu'elle n'a pas encore rempli tous ses objectifs. À commencer par les Jeux à domicile. Il s'agit de sa seconde participation olympique, après le Japon en 2021.

On a plus d'attentes envers nous-mêmes, mais on a aussi un soutien un peu plus important, on a tout le pays qui est derrière nous.

Perrine Delacour, golfeuse professionnelle

"C'est différent, parce que Tokyo, c'était un peu bizarre avec le Covid, il n'y avait aucun spectateur. Ce n'était pas vraiment l'expérience que je pensais avoir des JO. Là, c'est les Jeux à la maison, alors on a plus d'attente envers nous-mêmes, mais on a aussi un soutien un peu plus important, on a tout le pays qui est derrière nous."

En 2021, elle était arrivée en 29e position. Mais son nouveau rythme d'entraînement pourrait payer et lui permettre de gagner des places dans le classement. "Là, physiquement, je suis à 100%, mentalement je suis plutôt bien, et j'ai une bonne équipe qui sait qu’il faut être encore plus autour de moi en période de Jeux."

Obtenir une médaille cette année reviendrait à marquer l'histoire du golf français, car il s'agirait d'une première. À noter que le golf, présent aux Jeux de 1900 et 1904, n'est redevenu une discipline olympique que très récemment, en 2016. 

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