"La réussite, c'est quand on est constant" : ce serveur Axonnais de 21 ans devient champion du monde aux Worldskills

Les Worldskills voient s’affronter tous les deux ans les meilleurs dans leur spécialité (technique ou manuelle), venus des quatre coins du monde. Dans la catégorie service en restaurant c’est Denis Merlo, diplômé du lycée Le Corbusier de Soissons, qui est devenu champion du monde le week-end dernier à Lyon.

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Denis Merlo sort soigneusement sa médaille d'or d'une boîte noire et la regarde avec fierté. "C'était mon fond d'écran pendant huit mois, et elle est là. C'est une très belle médaille, dans la suite des Jeux olympiques, elle a la même valeur", lance-t-il, sans la quitter des yeux.

Ce natif de Belleu (Aisne) de 21 ans a remporté les Worldskills dans la catégorie "service en restaurant". Cette compétition internationale réunit des jeunes professionnels de moins de 23 ans du monde entier afin d'évaluer leurs compétences dans divers métiers techniques et manuels.

Une lourde préparation

Le champion du monde, titulaire d'un BTS de management en hôtellerie et restauration, est passé par plusieurs étapes : plusieurs concours en France, intégrer l'équipe nationale - ce qu'il a fait l'an dernier - avant de se concentrer sur le championnat du monde.

Pour atteindre ses objectifs, il a fallu s'entraîner un peu partout en répartissant ce qu'il pouvait faire à la maison et au lycée grâce à un planning."J'ai de la chance, j'ai pu acheter pas mal de matériel grâce aux sponsors pour compléter les entraînements au lycée et en centre d'excellence, j'ai dédié mon année à ça, donc j'avais le temps".

C'est la régularité dans les entraînements qui lui a permis de faire la différence, d'autant plus qu'à la fin, il possédait une véritable routine. "Il y avait des choses que j'avais perfectionnées, qu'il fallait que je continue à pratiquer pour garder le bon geste, la bonne rapidité, et le fait de le faire à la maison, de pouvoir le faire tous les jours, m'a permis de garder ça jusqu'au bout", poursuit-il.

"Je ne pense pas avoir raté une épreuve globalement"

Le jour de la compétition, tout le matériel est contrôlé et les participants ont une liste réglementée de ce qu'ils peuvent apporter : "j'ai droit à deux mallettes, une de couteaux et une de matériel de bar, et juste un petit peu de matériel supplémentaire". Tout le reste est refusé, même son carnet de bons, pour les commandes : "au lieu de vérifier chaque feuille, ils l'ont interdit".

Quand on lui demande ce qu'a provoqué en lui la victoire, Denis Merlo n'a pas encore de réponse. Il attend toujours ses notes. "On n'a pas le droit de parler aux experts pendant la compétition, on ne connaît pas exactement les éléments clés, mais je pense que c'est le fait d'avoir été constant". Selon son manager, que Denis cite, "la réussite, c'est quand on est constant". Il a certes commis des erreurs - il s'en est lui-même rendu compte - qui lui ont coûté quelques points à certains moments, "mais je ne pense pas avoir raté une épreuve globalement", suppose-t-il.

Denis a du mal à se souvenir de ce qu'il ressentait au moment où il a été déclaré champion du monde. "Il se passe tellement de choses. À la fois, je suis très content et en même temps, je me tourne vers les gradins français, et il n'y a rien qui se passe [dans sa tête], c'est un vide". À certains moments, il trouve même "étrange" de se dire que la médaille est là. "On la regarde, on se dit qu'on est champion du monde et, d'un autre côté, je suis revenu à la maison, une semaine plus tard, et rien n'a changé, c'est la même maison et la même famille. C'est encore une fois des émotions contradictoires qui se complètent, il faut juste le temps de l'intégrer".

La fierté des siens

Stéphanie Lemoine Boutté, professeur de service au lycée Le Corbusier à Soissons et coach de Denis, le regarde avec fierté. "Je n'ai jamais été sa professeure. Il est juste venu me voir un jour pour qu'on prépare un concours, le Trophée Mille, qu'il a gagné d'ailleurs. Ensuite, de là, ça s'est enchaîné naturellement", explique-t-elle.

Pour Denis comme pour sa coach, cette victoire est le fruit d'un travail d'équipe, même si le jour de la compétition, les participants se retrouvent "complètement" seuls. D'ailleurs, Stéphanie souligne qu'il n'avait pas qu'un seul mentor, "il y en avait plusieurs et chacun avait sa spécialité et pouvait lui apporter. C'est lui qui a su nourrir tout ça pour ensuite le transformer".

À ses yeux, ce qui a fait la différence avec les autres candidats lors des Worldskills, c'est "qu'il était rayonnant, il prenait du plaisir, ça se voyait sur son visage, ça n'a pas trahi. Il y avait tous les médias, toutes les personnes venaient photographier et filmer Denis, même s'ils n'étaient pas français, parce qu'il dégageait tellement qu'il ne pouvait être que champion du monde", décrit la professeure.

Beaucoup de compliments pour son "coaché", mais Stéphanie Lemoinde Boutté a "toujours cru en lui.", conclut-elle. Encore plein d’ambition, Denis entame dès ce lundi un apprentissage de sommelier au prestigieux hôtel Le Crillon, à Paris.

Avec Laurent Penichou / FTV

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