Les producteurs de miel protestent contre la mise à l'arrêt du plan Écophyto par le gouvernement. Ils s'inquiètent également de la concurrence des pots étrangers. Une trentaine de professionnels était mobilisée à Laon dans l'Aisne, ce samedi 17 février 2024.
La grogne des producteurs de miel ne cesse d'enfler. Tous vêtus d'une combinaison blanche, une trentaine d'entre eux s'étaient donné rendez-vous à Laon, dans l'Aisne, ce samedi 17 février 2024. Après une heure de manifestation, ils ont entrepris une déambulation dans le quartier de la gare.
Déjà présents sur les mobilisations des agriculteurs, les apiculteurs veulent alerter. La mise à l'arrêt du plan Écophyto est, selon eux, un très mauvais signal. "C'est honteux. Ça met à mal les abeilles et notre santé", s'insurge Freddy Ronsin, responsable du syndicat apicole de l'Aisne. L'utilisation abusive des produits phytosanitaires nuirait gravement à leur production. "On a un certain taux de mortalité de nos ruches. Pourquoi nos abeilles meurent ? Il faut quand même parler du rôle des pesticides. Ce n'est pas normal de se retrouver en fin d'hiver avec des ruches qui sont mortes. [...] Il faut penser autrement. Il faut mener une réflexion par rapport à tout ça", ajoute Marie-Édith Leurquin, apicultrice.
Opération "coup de poing"
Dans l'après-midi, les manifestants se sont rendus dans une grande surface pour retirer des rayons les pots étrangers. Ils dénoncent une concurrence déloyale. "Les centrales d'achat ont pris le parti d'importer du miel massivement de l'étranger à très bas coût, en-dessous de 2 euros le kilo. Ce qui fait que nous, apiculteurs français, avec un prix de production au-delà de 6 euros le kilo, on est totalement incapables de s'aligner. On ajoute à ça le problème de la guerre en Ukraine. Deux ans en arrière, l'Europe a décidé de lever les barrières douanières pour participer à l'effort de guerre. On a des importations massives qui arrivent d'Ukraine", pointe du doigt Freddy Ronsin, responsable syndicat apicole de l'Aisne.
Les miels d'importation, ce sont des miels frelatés. Dedans, vous n'avez pas que du miel, on a rajouté du sucre.
Benoît Leurquin, apiculteur
"On a des stocks de miels que l'on a du mal à écouler parce qu'on a dans les supermarchés des miels qui arrivent à des prix dérisoires", regrette Benoît Leurquin, apiculteur.
Les éleveurs axonais ne comptent pas s'arrêter là. Pour faire entendre leurs revendications, ils veulent, ce week-end des 17 et 18 février 2024, faire le tour de l'ensemble des supermarchés de la ville.