Jeudi 7 septembre, un camion a été dégradé sur le site des ateliers d'insertion des Restos du Cœur d'Aulnois-sous-Laon, dans l'Aisne. Le calculateur, pièce maîtresse du moteur, a disparu. Un acte de malveillance incompréhensible pour les salariés et les bénévoles.
Comme à son habitude, Ludovic Dumont fait son tour d'inspection à son arrivée aux ateliers d'insertion des Restos du Coeur, situés à Aulnois-sous-Laon. Mais jeudi 7 septembre, tout ne se passe pas comme prévu.
Le bénévole qui l'accompagne lui signale un carreau cassé sur la portière gauche d'un camion. "Il y avait bien eu vandalisme. Ils ont volé le calculateur, enrage l'encadrant technique en insertion. C'est une pièce maîtresse du moteur, c'est le cerveau, c'est ce qui permet d'alimenter tous les circuits électriques. Il faut s'y connaître. On a constaté qu'ils ont même pris le temps de dévisser le marchepied pour avoir accès à la batterie pour la débrancher et pour prendre la pièce, il faut un outil spécial."
"C'est pratiquement tous les ans"
Ludovic Dumont est d'autant plus amer, que ce n'est pas la première fois que le site est ciblé. "Ici, c'est pratiquement tous les ans. En avril dernier, on s'est fait cambrioler la structure. Ils ont même embarqué le coffre avec la recette de la vente en dégradant toutes les portes du bureau."
Cette fois, c'est le parc automobile qui a été visé. Et si les malfrats semblent bien connaître les lieux, le salarié se refuse à accuser qui que ce soit. "On a affaire à un public éloigné de l'emploi. On ne connaît pas leur passé, mais on a aussi affaire à un public de l'extérieur quand il y a les ventes tous les vendredis dans notre structure. On ne peut pas juger, c'est au juge de le faire."
"C'est coûteux"
Pour l'heure, une plainte va être déposée ce vendredi 8 septembre. "Le responsable du parc va faire une déclaration aux assurances. Pour les réparations, avec le carreau cassé, il faut compter 345€ et pour tout ce qui est accessoires moteurs, calculateur, on est dans les 1 400 euros à 1 700 euros." Un coût pour l'association qui possède actuellement deux véhicules et dont le camion visé est arrivé ici il y a seulement quatre mois. "C'est un camion neuf, un don de Lidl. Il a à peine 4 000 km au compteur."
Dans les semaines à venir, l'association devrait installer des caméras de surveillance "mais pour nous, se désole Ludovic Dumont, c'est assez coûteux. Voler les Restos, je trouve ça honteux. Pourquoi dégrader les véhicules ? On est assez éloigné de la ville de Laon, on est un peu à la campagne. En plus, c'est une vieille structure qui doit être bientôt rénovée mais c'est coûteux."
Malgré les dommages, les ateliers d'insertion vont poursuivre leurs missions avec leur deuxième véhicule et un autre de secours prêté par les Restos du Cœur. "On va devoir changer les plannings des collectes. Certaines livraisons seront reportées, mais pas annulées. J'essaie de faire au mieux pour ne pas mettre en difficulté certaines personnes qui doivent rendre un logement suite à un décès. On ne peut pas leur faire faux bond à la dernière minute."
12 camions des Restos du Cœur détruits à Wattrelos
Ces faits surviennent cinq jours seulement après ceux de Wattrelos, près de Roubaix dans le Nord. Le vendredi 1er septembre, douze camions de l'association caritative des Restos du Cœur ont été détruits. Les dégâts considérables se chiffrent à quelques centaines de milliers d'euros.
Les auteurs présumés, un jeune adulte et un mineur de 14 ans ont pu être identifiés et interpellés. Les responsables de l'association estiment qu'ils ont agi de manière purement gratuite dans la mesure où ils se sont abstenus de voler du matériel informatique pourtant sous leurs yeux et qui avait de la valeur.