Les colocations pour personnes âgées, un concept promis à un bel avenir dans l'Aisne

La société Âges et vie va ouvrir en avril sa première colocation pour personnes âgées à Ribemont dans l'Aisne. Un concept de résidence partagée mêlant espaces privés et collectifs à mi-chemin entre l'ehpad et le maintien à domicile. Ces structures devraient fleurir rapidement dans le département.

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Ce sera la première du genre ouverte par "Ages et vies" dans l'Aisne, Le 13 avril prochain sa "colocation pour personnes âgées dépendantes" doit débuter son activité à Ribemont, bourg rural d'un peu moins de 2000 habitants.

Le concept repose sur une résidence partagée de 2 bâtiments comprenant chacun 8 chambres privées, soit 16 séniors accueillis sur place. L'ensemble est complété par une salle à manger commune avec coin salon et cuisine.

Les résidents pourront ainsi avoir leur intimité mais ils bénéficieront, en parallèle, de possibilités d'aides et de services. Aide au lever, au coucher, toilette, ménage, linge, animation, et repas seront assurés par une équipe de 6 auxiliaires de vie. "Ce personnel, dont certains membres seront hébergés sur place, assurera une présence", explique Julien Comparet, chargé de communication chez Âges et vie.  

Le représentant met en avant les repas préparés sur place "avec des produits frais achetés localement" et la participation des résidents s'il le souhaitent. "Les personnes âgées peuvent participer aux tâches quotidiennes. Le but est qu'elles puissent se sentir utiles et de retarder la perte d'autonomie", explique Julien Comparet.

Un coût moindre

L'entreprise met en avant un coût plus faible que celui d'un ehpad pour ses locataires. "1600 euros de reste à charge en moyenne, pour un coût moyen de 2000 euros dans un Ehpad. C'est moins cher, pour une qualité de vie qui n'a rien à voir", estime son chargé de communication

L'arrivée de cette structure est perçue comme une bonne nouvelle par le maire de la commune, Vincent Cool. "C'est un projet initié par mon prédécesseur. C'est un compromis avant la maison de retraite. Il n'y a pas ça du tout dans le coin. Cela va être un plus pour les personnes âgées, notamment en terme de prix. En Ehpad, les familles réfléchissent à deux fois car cela coûte extrêmement cher. Il y a beaucoup de reste à charge, analyse l'élu dont la municipalité a facilité l'implantation la société. Nous avons fait en sorte qu'ils puissent avoir accès au terrain. C'est un terrain du CCAS. Depuis, nous sommes contactés par d'autres maires qui se renseignent.".

Promoteur du concept, Âges et vie est une entreprise créée en 2008 et déjà bien implantée en Bourgogne et Franche-Comté. Son représentant explique que pour implanter ses structures, elles ciblent les communes de 1000 habitants bénéficiant de commerces de proximité et d'une offre médicale. L'entreprise a pour objectif de se développer dans toute la France. "On a doublé notre taille en 2021. Nous avons 90 sites, 173 colocations et 1007 colocataires", indique Julien Comparet.

11 projets en cours dans l'Aisne

L'Aisne répond particulièrement aux critères de l'entreprise. 11 projets sont dans ses cartons dans le département. Plusieurs sont bien avancés. À Chauny, les travaux doivent commencer en septembre. Les communes de Blérancourt, Bruyères et Montbérault, Coincy, Etreux, Pinon sont également sur les rangs, selon son représentant.

La municipalité de Vic-sur-Aisne est également en contact avec Âges et vie depuis 2 ans pour l'implantation d'une colocation. "Cela a été retardé un peu mais cela va pouvoir partir", estime Bernard Ruelle, le maire de la commune. Pour permettre la création de cette structure, la municipalité propose un terrain communal à un prix intéressant, proche du cœur du bourg et des commerces. "Nous avions un Ehpad qui a fermé il y a deux ans, mais ce n'est pas la même clientèle. Le potentiel est là", estime Bernard Ruelle.

A quelques kilomètres, Blérancourt, entre Soissons et Noyon est, elle, un peu plus avancée dans une opération similaire. Son maire, Patrick Laplace s'en félicite. "Nous étions demandeurs. Nous n'avions pas ça. C'est disruptif par rapport à ce qu'on construisait dans le passé. On retrouvera là l'esprit village. L'idée forte, c'est de ne pas être complètement déconnectés du tissu urbain, avec la proximité des services. Cela permet aux personnes âgées de la commune de conserver le lien"

Un concept qui tombe à pic

L'élu loue le concept dont il estime qu'il tombe à pic après le scandale ayant mis en cause récemment les Ehpad privés. "Il faut éviter ce que l'on a fait dans le passé. On parquait les personnes âgées dans des maisons pas ouvertes sur l'extérieur. Avec une taille familiale, là elles seront considérées avant tout avec dignité. Elles participent aux tâches quotidiennes. On conserve une ville communautaire dans un cadre organisé. On n'est pas dans une standardisation des tâches. On donne du temps", poursuit Patrick Laplace.

Le maire de Blérancourt est également sensible à la question du coût. "C'est important car aujourd'hui les retraites sont en moyenne sous 2000 euros". Pour financer un accueil en Ehpad, "on fait d'abord appel à la solidarité intergénérationnelle, puis on saisit les biens et derrière, la jeune génération n'a pas le bénéfice de l'épargne", regrette Patrick Laplace.

Pour autant, l'idée de résidence partagée n'est pas totalement nouvelle. Depuis 30 ans déjà, les "Marpa", des résidences autonomie lancées en zone rurale par la mutualité agricole, dont 1 existe notamment à Tupigny dans le nord de l'Aisne, fonctionnent selon un principe assez proche. Marpa souhaite également développer ses structure et projette d'en créer 200 nouvelles en France dans les années à venir.

La colocation de Ribemont, elle, devrait proposer une porte ouverte le 16 mars prochain pour permettre aux intéressés de découvrir les lieux et de choisir leur chambre.

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