Le corps d’Aurélie Didi avait été retrouvé en 2012 dans une voiture immergée dans la Marne, près de Château-Thierry. Huit ans après les faits, Le tribunal de Soissons a rendu sa décision en condamnant Omar Kadiri à 5 ans de prison.
En cavale depuis trois ans, Omar Kadiri, le principal suspect dans la mort d’Aurélie Didi, s’est rendu fin octobre dernier.
Contre toute attente, il était donc présent à son procès ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Soissons. Le jugement est tombé dans la soirée. L’homme est condamné à 5 ans de prison et 7000 euros d’amende. Il a 10 jours pour faire appel.
Rappel des faits
L'affaire remonte au 27 août 2012, lorsque le corps de la jeune femme, âgée de 20 ans, est repêché dans la Marne, près de Château-Thierry. Il se trouvait dans une voiture.
Le médecin légiste conclut à un décès par noyade 72h avant la découverte du corps, mais quelques éléments de son rapport vont semer le doute. Il note la présence d'hématomes sur l'abdomen, de dents cassées et de plusieurs fractures.
L'enquête n'a pas permis de déterminer avec certitude si ces blessures sont la conséquence d'un simple accident de la route ou si elles sont liées à des coups portés à la jeune Castelthéodoricienne.
Ce que l'on savait avant le procès
Un homme, le conducteur, était présent dans la voiture. Dernière personne à avoir vu Aurélie Didi vivante, Omar Kadiri est interpellé et mis en examen. Il affirme qu'il s'agissait d'un accident mais donne plusieurs versions des faits au fil des auditions.
Il est alors placé en détention provisoire puis libéré sous contrôle judiciaire.
En 2017, l'homme est de nouveau incarcéré pour d'autres infractions et profite d'une permission de sortie pour s'évader.
Sa cavale durera trois ans.
Le 22 octobre dernier, coup de théâtre : il est retrouvé et replacé en détention provisoire.
Considéré comme le principal suspect dans cette affaire, Omar Kadiri comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Soissons pour homicide involontaire et non-assitance à personne en danger.
"Elle est morte à cause de moi"
Dans la salle d'audience, la famille d'Aurélie Didi est là, au complet. Les parents, les quatre frères et soeurs de la jeune fille ont posé son portrait, face à Omar Kadiri.
En début de procès, ils apprennent que le suspect s'est enfui au Maroc, dès le lendemain de son évasion. Pendant trois ans, il y vit comme un indigent. Début octobre de cette année, lassé de cette situation, il décide de se rendre et appelle la police française. Elle le récupèrera à l'aéroport d'Orly en fin de mois et sera placé en détention provisoire.
Il ne change pas de version et continue d'affirmer que c'est un accident. Il avoue avoir effectué un dérapage en utilisant le frein à main mais dit qu'il "voulait la faire rire" jusqu'à ce que la voiture glisse dans la Marne.
"J'ai essayé de lui porter secours, se défend-il, j'ai plongé. J'ai essayé de la sortir mais je n'ai pas réussi".
Des témoins confirment l'avoir vu "mouillé" mais il est parti. Il n'a pas appelé les pompiers. Non assistance à personne en danger. C'est une des raisons pour laquelle il comparaît aujourd'hui.
"Elle est morte à cause de moi. Je mérite d'être puni pour ce que j'ai fait". Ses propos sont confus. Une expertise définit la personnalité d'Omar Kadiri comme "psychopatique à tendance perverse".
La partie civile ne croit pas à la thèse de l'accident. "Ce sont des balivernes" affirme le père d'Aurélie. Sa mère crie en le regardant droit dans les yeux "Je ne vous pardonnerai jamais".
Le procureur requiert 6 ans sans aménagement de peine.
Le tribunal décide de le condamner à 5 ans de prison et de verser 7000 euros aux parties civiles. Omar Kadiri a 10 jours pour faire appel.