Un élève exclu de son lycée à Soissons après avoir montré à ses camarades des vidéos de décapitations

L'affaire suscite l'émoi de l'équipe éducative. Un élève scolarisé dans le lycée professionnel Camille Claudel à Soissons dans l'Aisne montrait des vidéos de décapitations à d'autres élèves. Il a aussi découpé le drapeau israélien. Il vient d'être exclu définitivement de l'établissement. Une procédure judiciaire est également en cours.

"C'est plus qu'un malaise, c'est un mal-être", confie José Gaspar, représentant CGT-Éducation, récemment retraité, du lycée professionnel Camille Claudel à Soissons. Il a été alerté par ses anciens collègues sur les faits survenus récemment au sein de l'établissement. Des agissements qui ont conduit son conseil de discipline à exclure définitivement ce mercredi 17 avril un élève de 16 ans. 

"Nous avons une succession de faits concernant cet individu. Ce sont des faits extrêmement graves puisqu'il s'agit de l'apologie de crimes", confirme Éric Alexandre, le directeur de cabinet du recteur de l'académie d'Amiens.

Parmi les faits qui lui sont reprochés, celui d'avoir montré à ses camarades des vidéos de décapitations. L'élève était visiblement coutumier du fait jusqu'à ce que ces actes soient connus de l'équipe éducative. "L'élève incriminé montrait régulièrement des vidéos violentes. Ce n'est pas forcément de l'islamisme, mais cela mettait mal à l'aise les autres élèves, car il en riait beaucoup", raconte José Gaspar, de la CGT-éducation. 

Le drapeau israélien découpé

Il y a quelques jours, le même élève a également découpé le drapeau israélien figurant parmi les drapeaux d'autres pays sur une banderole accrochée au sein de l'établissement dans le cadre d'une action éducative. "On est sur des faits qualifiés de niveau 3, c'est-à-dire d'une extrême gravité", analyse Éric Alexandre. Des faits suivis, au-delà des décisions internes à l'établissement, par le rectorat dans le cadre de la cellule hebdomadaire de veille aux atteintes aux valeurs de la République et répercutés au niveau du ministère.

Selon le représentant du recteur, ces agissements ont également été signalés à la justice qui conduit sa propre procédure. Quant à leur caractère islamiste ou non, Éric Alexandre ne se prononce pas. "Il devra être déterminé par l'enquête en cours."

"C'est nouveau et grave"

De son côté, le responsable de la CGT éducation évoque l'émoi suscité par cette affaire au sein de l'équipe éducative. Selon lui, l'élève aurait de surcroît menacé de mort les personnes ayant dénoncé les faits. "À l'avenir, d'autres diront peut-être : il faut mieux que je me taise", s'interroge José Gaspar.

Le cabinet met, lui, en avant les actions mises en place justement pour protéger les personnels, notamment la venue des équipes mobiles de sécurité lors du conseil de discipline au sein de l'établissement. "Une collègue qui s'est sentie menacée bénéficie de la protection fonctionnelle. C'est remonté, des décisions ont été prises, la justice jouera certainement son rôle, mais quid des enseignants derrière ça", s'interroge le représentant de la CGT-Éducation, pour qui ce type de fait est "nouveau et grave" dans le département de l'Aisne.

"Tout le monde a en tête Samuel Paty et Dominique Bernard. Les collègues sont un peu dépassés. Là, c'est une situation qu'on ne connaissait pas, qu'on a du mal à maîtriser et qui fait peur", estime José Gaspar.

Selon nos confrères de L'Union, l'élève concerné est convoqué pour répondre de ses actes devant le juge des enfants, le 7 mai prochain. L'intéressé et sa famille peuvent encore faire appel de la décision du conseil de discipline. Les services de l'éducation nationale doivent maintenant lui proposer une affectation dans un autre établissement.

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