Un chacal doré, espèce rare en France, aurait été capturé par les chasseurs de l’Aisne

Un chasseur de l’Aisne a fait une découverte inattendue, mardi 27 mars, dans la zone de Blanzy-lès-Fimes, dans l’Aisne. Un animal qui, en tout point ressemble au chacal doré. Les analyses ADN sont toujours en cours pour déterminer l’espèce.

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C’est en relevant ses pièges mardi 27 mars, dans la matinée, que le chasseur a fait la découverte. Un animal, entre chien et loup, attendait dans une cage, déposée plus tôt, dans le secteur de Blanzy-lès-Fimes, une commune de l’Aisne, située entre Soissons et Reims.

Une découverte inédite

Dans ce secteur, les piégeurs déposent des cages prévues normalement pour capturer les renards, espèce considérée comme nuisible. Mais ce matin-là, c’est bien une espèce inconnue du chasseur qui a été capturée, au pied d’un poulailler.

J’ai été surpris parce que je n’avais jamais vu cet animal. C’est une belle bête !

Gaëtan Legeay, agent de développement cynégétique à la Fédération des chasseurs de l'Aisne

L’agent de développement, Gaëtan Legeay, chargé de la police de la chasse et des avis techniques, a été dépêché sur place. "Dès que je suis arrivé, j’ai été surpris parce que je n’avais jamais vu cet animal. C’est une belle bête !", assure Gaëtan Legeay, qui a immédiatement passé quelques coups de fil pour en savoir plus. "Après plusieurs minutes de réflexion et des relevés de terrain, nous avons procédé par élimination : il ne s’agit pas d’un chien, ni d’un loup. Nous en avons conclu qu’il s’agissait d’un chacal doré. Nous sommes sûrs à 90 %", affirme-t-il.

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A l'approche des chasseurs, ce canidé, un animal sauvage, piégé dans la cage, a montré des signes de peur. L'OFB a opéré sur lui un prélèvement ADN pour confirmer qu'il s'agit d'un chacal doré ©Fédération des chasseurs de l'Aisne
Une espèce méconnue en France

Malgré son nom, le chacal doré n'est pas étroitement lié aux autres espèces de chacal. Il serait plus proche du loup gris et du coyote. Ses pattes sont longues par rapport au corps, et les pieds sont minces avec de petits coussinets. Il peut mesurer entre 70 cm et 85 cm. Il s’agit d’une espèce sociale, fidèle à son clan. Mais ce canidé chasse en solitaire. Il peut se déplacer plusieurs jours sans boire, ni beaucoup manger. Son alimentation est proche de celle du renard. Il allie le flair et la rapidité du chien de chasse à la ruse du renard. Sa technique la plus usitée consiste à poursuivre une proie vulnérable (malade, vieille, blessée) jusqu’à l’épuisement.

Il a été observé en Allemagne mais en France, il n’y a qu’une dizaine de cas.

Gaëtan Legeay, agent de développement cynégétique de la Fédération de chasse de l’Aisne.

En France, il est encore très rare, mais c'est l'une des espèces de canidés les plus répandues dans le monde, sur de vastes territoires en Europe centrale, Europe de l’Est, Afrique du Nord et dans certaines régions d’Asie. L’espèce s’étend aujourd’hui vers l’Europe de l’Ouest, occupant des zones où il n'y a plus ou très peu de loups. Il a été observé en France pour la première fois fin 2017. Dans l’Aisne, l’animal capturé mardi dernier serait le premier d’après les chasseurs du secteur. "On s’est demandé ce que l’animal faisait dans le secteur, car on l’observe plutôt dans les Balkans. On sait qu’il colonise l’Europe. Il a été observé en Allemagne, mais en France, il n’y a qu’une dizaine de cas", précise l’agent de développement cynégétique de la Fédération de chasse de l’Aisne.

Des analyses ADN en cours

Après leur découverte, les deux chasseurs ont fait appel à l’Office français de biodiversité dont les agents se sont rendus sur place. Ils ont effectué des relevés ADN sur l’animal pour confirmer l’espèce. Il a ensuite été relâché, car il s’agit d’un animal non reconnu en France et donc de gibier non chassable. "Il y a un vide juridique avec cette espèce. Si l’espèce se développe, il pourrait rentrer en concurrence avec les espèces autochtones comme le renard et cela pourrait poser problème. Celui-ci venait chercher à manger dans le poulailler, tout comme le renard", explique Gaëtan Legeay.

Après les prélèvements de l’OFB, le canidé est reparti sans attendre son reste. Les résultats des analyses ADN ne devraient pas être rendus avant plusieurs semaines.

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