Malgré la crise sanitaire, le recrutement de saisonniers pour les vendanges à débuté. Environ 10% de l’AOC Champagne provient du sud de l’Aisne. Cette année, plus que d'habitude, les vignerons sont appelés à avoir recours à une main d'oeuvre locale.
"Nous avons dû faire le palissage avec des travailleurs locaux, à cause de la crise sanitaire. Tout s'est très bien passé", relève Daniel Fallet, administrateur du Syndicat général des vignerons.
Lundi 29 juin dernier, le préfet de l'Aisne était venu dans son domaine, pour lancer la campagne de la préfecture en faveur de l'embauche locale.
Embaucher local pour aider les personnes à la recherche d'un emploi
Cette année dans le contexte de la crise sanitaire liée à la Covid-19, la prefecture de l'Aisne entend encourager les vignerons à recruter local. "Les travailleurs dont l’activité a été réduite par la crise sanitaire y trouveront un revenu supplémentaire", explique la préfecture dans un communiqué. Depuis 2018, le conseil départemental de l'Aisne a lancé le RSA-saisonnier. Un programme qui permet aux bénéficiaires du RSA de travailler pendant les vendanges, sans perdre leur allocation.Pour Isaline Sanches-Rego, du domaine Nollot Rego Lefèvre à Essomes-sur-Marne, rien ne va vraiment changer. "Depuis trois générations, nous n'avons recours qu'à une main d'oeuvre locale", assure-t-elle. Sans capacité d'hebergement, elle est obligée de recruter des saisonniers du coin, "jamais a plus de 50 km", assure-t-elle.
Appeler des saisonniers de la région demande une organisation bien rodée. "Il faut toujours recruter plus de monde que ce dont la parcelle a besoin, avance-t-elle. Des travailleurs locaux, qui rentrent chez eux tous les soirs sont plus facilement susceptibles de quitter le domaine avant la fin des Vendanges. Les saisonniers étrangers, logés et nourris sur place, ne risquent pas de déserter.
"Le problème, tempère Daniel Fallet, c'est qu'on a construit notre réseau de saisonniers étrangers. Entre les années 1980 et 2010, le vignoble champenois s'est accru de 30%. On avait besoin de plus de main d'oeuvre et avec l'élévation des charges sociales, les vendangeurs gagnaient moins. Les locaux étaient donc plus réticents à venir travailler avec nous. On faisait donc appel à des étrangers, des polonais, des portugais..."
Pour faciliter l'embauche, locale, les offres et demandes d’emplois seront centralisées par Pôle emploi. Elles peuvent être transmises à l’adresse ape.02012@pole-emploi.fr ou au 03 23 69 59 02. Isaline Sanches Rego, préfère de son côté les réseaux sociaux pour poster ses offres. "J'ai posté une offre hier, j'ai eu une dizaine de candidature en moins de 24h, s'exclame-t-elle. J'en ai déjà retenu 6".
Baisse des rendements pour cette année
Cette année compte tenu des mesures de distanciations sociales et de la baisse des rendements demandés par l'interprofession, Isaline Sanches Rego, embauchera moins. "Habituellement, on prend 22 personnes. Là on n’a pas encore fait le calcul mais on devrait descendre à 14/16 personne maximum".De son côté Daniel Fallet assure que "les gens qui viendront faire les vendanges en champagne seront les bienvenus. C'est toujours un très bon moment".