Darifa, la femme de ménage qui a été prise en otage mardi dans un lycée de Liège par Benjamin Herman, témoigne auprès de la RTBF. Elle raconte comment elle a tenté de raisonner le tueur, qui l'aurait épargnée parce qu'elle était musulmane.
C'est la première fois qu'elle témoigne, après l'attentat qui a frappé Liège mardi. Darifa, la femme de ménage qui a été prise en otage par le terroriste dans un lycée, raconte à nos confrères de la RTBF les quelques minutes d'échange qu'elle a eu avec Benjamin Hernan, juste avant qu'il ne soit abattu par les forces de l'ordre.
"Je discutais avec le garde et puis j'ai vu le propriétaire de l'immeuble d'à côté qui rentre en courant dans le bâtiment et trois filles qui se mettent à hurler, puis qui commencent à courir à l'intérieur du bâtiment", explique Darifa.
"Je suis allée refermer les portes qui se trouvent à l'intérieur du hall d'entrée, et donnent vers l'école. J'ai juste reclapé une porte et fait glisser une autre, et en me retournant je me suis retrouvée nez-à-nez avec le tireur, avec ses deux armes en mains."
Elle tente de le raisonner
S'ensuit une conversation glaçante. Benjamin Hernan lui demande si elle est musulmane, si elle fait le ramadan. Darifa acquiesce. "Il m'a dit ne t’inquiète pas, je ne te ferai rien du tout. Ecoute, moi, ce que je te dirai de faire, tu le fais, mais ne t’inquiète pas, je ne te ferai rien", poursuit la victime.
Alors elle tente de le raisonner, lui dit qu'il se trouve dans un lycée et qu'il y a des enfants, qu'il n'est pas au bon endroit. En vain. Le tireur la rassure en revanche sur son sort et explique qu'il attend juste la police. "Moi je suis là pour faire mijoter les gens et me faire montrer par la police" lui explique-t-il.
A un moment, il lui demande d'ouvrir la porte, balance au sol sa carte d'identité et se dirige vers la sortie, vers la mort. "Je crois qu’il avait conscience que c’était fini pour lui", conclut Darifa.