Jean-Denis Deweine a donné une conférence de presse au sujet du projet d'"Auchan 2022".
Le grand projet de transformation d'Auchan porte un nom : "Auchan 2022". Le directeur général du groupe Jean-Denis Deweine a détaillé, dans une conférence de presse, les modalités de cette transformation qui nécessitera la suppression de 517 emplois, exclusivement à Croix et Villeneuve-d'Ascq, dans la métropole lilloise.
"Nous avons présenté un plan de transformation de notre entreprise, pour l'adapter au commerce du 21e siècle" a indiqué M. Deweine, c'est-à-dire "aux nouveaux enjeux de la transition digitale, mais aussi et surtout à mieux répondre aux nouvelles attentes des consommateurs en matière de proximité, de produits plus sains, plus locaux, plus respectueux de l'environnement."
Villeneuve-d'Ascq et Croix concernés
"Ce projet concerne les équipes des sièges d'Auchan groupe et de sa filiale française" a précisé le nouveau directeur général, nommé en juin 2019. "Il devrait conduire à la suppression de 517 emplois, via un plan de départs volontaires"
Ce dernier "concerne les sièges et les directions de produits d'Auchan International et d'Auchan Retail France, donc ils'agit d'emplois de ressources humaines,de comptabilité, d'achat, etc, qui sont ici hébergés à Villeneuve d'asccq ou Croix."
"C'est avant tout la simplification de nos modes de fonctionnement qui va amener à une meilleure efficacité et vraisemblablement un allègement du coût", argue M. Deweine. Une priorité, étant donné que l'enseigne nordiste a dû céder 21 sites en 2019 et vise, d'ici 2022, près de 1,1 milliards d'économies.
Est-ce pour autant la fin du modèle de l'hypermarché, cher au groupe Auchan ? "Je ne suis pas tout à fait d'accord. En 2019, ce sont encore 300 millions de visiteurs que nos 127 hypermarché ont accueilli en France", soit la marque "d'une attractivité qui reste très forte".
"Réinventer le circuit-court"
En revanche, le groupe qui appartient à la famille Mulliez va "adapter [ses] surfaces de vente aux nouvelles attentes du consommateur" pour devenir "créateurs de liens et d'expériences", notamment "en retravaillant l'offre 'Produits' et en allouant différemment les m²".
Ainsi, dans les futurs hypermarchés, les clients pourraient "tester, essayer, déguster, éventuellement même manger dans nos magasins".
L'enseigne envisage également de "dédier certaines surfaces de vente pour accueillir des partenaires, qui soient des producteurs ou des transformateurs à qui nous proposerons d'entrer en direct en relation avec nos clients pour vendre leurs produits." De quoi "transformer nos magasins en 'marketplaces' physiques, et quelque part réinventer le circuit court."
"Consommer mieux" plutôt que "consommer plus"
C'est cette transformation qui va avoir des répercussions sur l'emploi : "Quand vous transformez la vocation de nos magasins, vous en transformez les méthodes de travail, et donc forcément vous devez adapter les métiers qui se trouvent en amont, et en particulier les adapter aux évolutions des nouvelles technologies."
Pour autant, le directeur général se refuse à parler d'une "chute du groupe Auchan" qui aurait motivé cette adaptation. "Nous adaptons notre modèle historique au nouveau contexte commercial du 21e siècle qui veut davantage de digital, de proximité, qui veut davantage de qualité et qui finalement veut le "consommer mieux" plus que le "consommer plus" qui était, quelque part, l'apanage du groupe Auchan d'hier."