Une trentaine de salariés d''Ascoval mènent une grosse opération de blocage depuis l'aube, ce vendredi.
Des salariés de l'usine Ascoval de Saint-Saulve bloquent depuis ce vendredi matin toutes les entrées du site de Vallourec, actionnaire de l'aciérie, à Aulnoye-Aymeries, près de Maubeuge, pour faire pression sur le gouvernement. Ce dernier réunit dans la journée à Bercy les acteurs du dossier.
L'action menée par une trentaine de salariés se déroulait sans heurts avec feux de pneus allumés devant les entrées du site. Une centaine de salariés d'Aulnoye-Aymeries, qui devaient prendre leur poste à 06H00, attendaient dans le calme devant l'entrée principale.
Blocage de #Vallourec Aulnoye-Aymeries par les salariés d’Ascoval ce matin. pic.twitter.com/qezS6S4Bqc
— Florence DELSINNE (@FDELSINNE) 26 octobre 2018
"Personne ne rentre"
"C'est un blocage complet du site, personne ne rentre. L'idée, c'est de mettre la pression sur Vallourec alors qu'il y a une réunion aujourd'hui à Bercy" sur l'avenir de l'aciérie, a déclaré Nicolas Lethellier, délégué CGT de Saint-Saulve.
Jusqu'à présent, "on a été professionnels, dignes" mais "donéravant, Vallourec, on va l'étouffer", avait prévenu dès mardi Bruno Kopczynski, porte-parole de l'intersyndicale d'Ascoval.
"On est plutôt solidaires de ce qu'il leur arrive. Il y a des craintes tout autour de nous, il y a des restructurations, comme nous le rappelle la mondialisation tous les jours", a déclaré Dany, qui travaille à la tuberie d'Aulnoye depuis 14 ans.Selon lui, Ascoval est le principal fournisseur de tubes et barres d'Aulnoye, où il y a aussi un centre de recherche.
"A mon avis, on sera les prochains"
Cédric Henry, délégué FO de la tuberie d'Aulnoye-Aymeries (220 salariés), se dt "solidaire" de ses camarades d'Ascoval. "A mon avis, on sera les prochains. Mon sentiment, c'est que Vallourec ne veut plus d'usine en France", déplore-t-il.
"Je les comprends mais, en même temps, je m'inquiète pour ma journée de travail", a témoigné pour sa part Alain Collart, intérimaire chez Vallourec Oil and Gas, pour qui ça devait être la deuxième journée de travail à fabriquer des manchons pour assembler les tubes. "On va peut-être travailler, mais pour l'instant on attend..."
L'aciérie de Saint-Saulve, qui compte 281 employés, est menacée de disparition depuis la liquidation judiciaire en février de son principal actionnaire, Ascq Industries. La justice lui a accordé mercredi un sursis de deux semaines.