Quelques centaines de personnes ont manifesté lundi à Bruxelles pour tenter de convaincre les députés belges d'adopter une loi sur le climat rehaussant les ambitions du pays, à deux mois des élections législatives du 26 mai.
Aux abords du Palais royal les manifestants, réunis à l'appel de plusieurs ONG dont Greenpeace et la Coalition Climat, étaient entre 200 et 300 lundi en fin d'après-midi, selon la police ou les organisateurs. Ils sont restés sur place et 200 d'entre eux ont installé des tentes pour passer la nuit.
Les organisateurs, qui reprochent aux politiques leur "inertie" face à la forte mobilisation de jeunes citoyens depuis fin 2018, souhaitent que la Belgique
se fixe des objectifs précis notamment en matière de réduction des gaz à effet de serre et de progression des énergies renouvelables.
"Moment historique"
Ils estiment être face à "un moment historique". "C'est une question de volonté politique, ça va se jouer dans les 72 heures qui viennent", a déclaré Nicolas Van Nuffel, président de la Coalition Climat. Concrètement, une loi spécialement consacrée au climat, fixant des objectifs nationaux, ne peut être votée sans l'étape préalable d'une révision de la Constitution. L'environnement est actuellement une compétence que l'Etat partage avec les entités fédérées (Régions, communautés).
Il s'agit d'"ajouter une phrase" à la Constitution, disent en choeur les ONG environnementales et le parti Ecolo. Mardi matin est prévu un vote en commission au Parlement sur la révision de l'article concerné. Une étape qui semble franchissable puisqu'un vote à la majorité simple est suffisant.
Bien plus incertain sera le rendez-vous en séance plénière fixé jeudi car une majorité des deux-tiers sera alors nécessaire. Les partis flamands de droite et de centre droit, partenaires de la formation libérale francophone du Premier ministre Charles Michel dans la majorité sortante, ont pour l'instant refusé de s'associer à une loi climat.
"On a une classe politique en Belgique qui se retranche derrière la complexité des institutions pour ne pas avancer, rien ne se fait. Cette inertie est totalement inacceptable", a déclaré le comédien et réalisateur belge Bouli Lanners, venu apporter son soutien aux manifestants.
"Après onze semaines où les jeunes prennent le risque tous les jeudis de rater leur cours pour demander aux politiciens des actions beaucoup plus ambitieuses, voilà qu'on se fout encore de nous", a lancé la lycéenne Adelaïde Charlier, l'une des figures de proue de la mobilisation. Le Parlement devrait être dissout fin avril, environ un mois avant les législatives.