Près de 200 détenus se sont soulevés après la promenade du soir, hier dans l'établissement de Merksplas, dans les Flandres. Un heurt qui tombe en plein contexte de grève du personnel pénitentiaire en Wallonie et à Bruxelles.
Un incident de plus dans le système pénitentiaire belge. Alors que le personne est en grève dans plusieurs prisons du pays, un soulèvement de détenus a eu lieu hier soir dans l’établissement de Merksplas. "La promenade du soir s'est déroulée vers 19h30 samedi, après quoi 200 personnes n'ont pas voulu rentrer", a témoigné le maire, Frank Wilrycxk, auprès du journal La libre Belgique.Les détenus révoltés ont allumé des feus, abattu des murs et brisé des vitres. Un certain nombre de cellules ne sont plus habitables, pour plusieurs mois selon Frank Wilrycxk. Le calme est revenu vers 05h45 ce matin.D’après les médias belges, soulèvement n'aurait aucun lien avec la grève en cours depuis le 25 avril en Wallonie et à Bruxelles ( à lire ici : pourquoi seules les prisons francophones sont-elles en grève?). Cependant, les détenus ont fait savoir qu’ils souhaitaient être davantage entendus.
Les gardiens toujours mobilisés
C’est aussi le cas des gardiens de prison, qui ont rejeté hier le protocole proposé par le ministre de la Justice Koen Geens et les représentants syndicaux. Ils se sont mis en grève contre le plan de rationalisation des prisons du ministre de la Justice, qui se traduirait par 10% d’effectifs en moins et une baisse de salaire. Les propositions avancées (la mise en place d’une prime et le remplacement des départs à la retraite en 2016) n’ont pas été jugées suffisantes. Une situation très délicate, car en l’absence de gardiens, de nombreux services sont inaccessibles aux détenus : visites, repas réguliers et parfois même accès aux douches.Le ministre de la Justice a estimé avoir fait tout son possible et demande maintenant l’appui du Premier ministre Charles Michel : "On ne doit pas attendre de moi que j'aille plus loin tout seul. C'est une affaire sur laquelle tout le gouvernement doit se concerter".
Koen Geens n’est pas au bout de ses peines : Le SLFP, le syndicat de police belge, a demandé à ses agents réquisitionnés pour effectuer leur service en prison en remplacement des gardiens de se déclarer en grève.