Les deux principaux géants de la bière, SABMiller et son acquéreur potentiel AB InBev, ont annoncé mercredi qu'ils s'accordaient une semaine supplémentaire afin de formaliser le dépôt d'une offre d'achat qui avoisinerait les 100 milliards d'euros.
Le 13 octobre, le britannique SABMiller et le belgo-brésilien AB InBev se sont entendus sur le principe d'un rachat du premier par le second, pour un montant de 44 livres par action SABMiller. Cette transaction monumentale valoriserait le groupe basé à Londres à près de 80 milliards de livres (108 milliards d'euros) et représenterait la troisième plus importante acquisition de l'histoire, tous secteurs confondus, d'après le cabinet Dealogic.
Le communiqué commun des deux groupes publié mercredi souligne que AB InBev a passé en revue les actifs de SABMiller et "reconfirmé les conditions financières et autres d'une offre potentielle", et que le groupe belgo-brésilien s'est assuré de pouvoir disposer au moment voulu des financements nécessaires. "Afin de permettre à SABMiller et AB InBev de poursuivre leurs discussions sur les autres aspects de la transaction, le conseil d'administration de SABMiller a demandé (aux autorités du marché britannique) de reporter la date butoir jusqu'au 4 novembre à 17 heures" locales, ont ajouté les deux groupes.
60 milliards de litres
Leur entente de principe scellée il y a deux semaines impliquait le dépôt d'une offre formelle d'acquisition de la part d'AB InBev avant le 28 octobre à 17H00 (heure britannique). Hormis l'offre en numéraire de 44 livres par action, l'accord conclu entre les directions des deux groupes a prévu une offre alternative, portant sur un maximum de 41% du total des actions de SABMiller.Les actionnaires du groupe britannique qui choisiraient cette alternative se verraient remettre 0,48 action d'AB InBev plus 3,78 livres en numéraire pour chacune de leur action. Si elle va au bout, cette opération marierait les marques de bière américaine Budweiser et belge Stella Artois du belgo-brésilien AB InBev avec les italienne Peroni, tchèque Pilsner Urquell et néerlandaise Grolsch du britannique SABMiller.
Le colosse issu de cette acquisition monumentale brassera près de 60 milliards de litres par an, soit trois fois plus que l'actuel troisième du secteur, le néerlandais Heineken. Il vendra près d'une bière sur trois dans le monde, de la mexicaine Corona (hors Etats-Unis) à l'australienne Foster's en passant par la chinoise Snow - la marque la plus écoulée sur la planète -, bien que l'opération doivent auparavant obtenir le feu vert des autorités de régulation.
AB InBev s'ouvrirait par ce biais entre autres les portes de l'Afrique, un continent où la consommation de petite mousse est très prometteuse et où SABMiller, né il y a 120 ans en Afrique du Sud, est très présent.