Depuis lundi, les prisons de Picardie sont bloquées suite à l'agression à l'arme blanche de plusieurs surveillants à Vendin-Le-Vieil. Malgré la visite de la ministre de la justice dans le Pas-de-Calais, le blocage continue à Beauvais, Liancourt et Laon mais pas à Amiens.
Ils sont une trentaine regroupés devant les prisons de Liancourt et Beauvais dans l'Oise. Pareil devant celle de Laon dans l'Aisne. Seuls les surveillants de prison d'Amiens n'ont pas reconduit le mouvement de protestation qui paralyse depuis lundi nombre d'établissements pénitentiaires de France.
Rien ni personne ne peut entrer ou sortir de Liancourt et de Laon pour le moment. Des accès bloqués jusqu'à ce que les contestataires soient délogés par les forces de l'ordre. Comme ce fut le cas hier à Liancourt : "on a été gazés par les gendarmes, raconte Anthony Bandiera, secrétaire local Afap/Unsa du centre pénitentiaire. Ils nous ont envoyé des gaz lacrymogènes en début d'après-midi pour nous déloger."
Une mobilisation à l'appel des syndicats pour dénoncer le manque de moyens et d'effectifs et qui fait suite à l'agression la semaine dernière à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais de 3 gardiens par un détenu islamiste.
Les discussions entamées entre l'administration pénitentiaire et les syndicats Ufap et CGT ont donné lieu à un document de travail contenant des propositions sur la sécurité des agents, la prise en charge de la radicalisation, une meilleure reconnaissance du métier de surveillant et les effectifs.
Ce texte est étudié par la ministre de la Justice Nicole Belloubet, qui a annulé jeudi une visite prévue dans les Bouches-du-Rhône puis un déplacement au TGI de Marseille vendredi matin, a appris l'AFP auprès du ministère.
Le document doit ensuite être soumis à l'arbitrage de Matignon.
FO-Pénitentiaire, qui voudrait voir les discussions sur les questions de sécurité élargies à celles sur le statut des personnels, n'a pas pris part aux négociations mais participe à la mobilisation.
Les négociations "devraient reprendre" dès que les arbitrages attendus de la Chancellerie et de Matignon auront été rendus.
Emmanuel Macron a annoncé lundi un "plan pénitentiaire global" d'ici fin février. En visite à Vendin-le-Vieil le lendemain, la garde des Sceaux a fait "dix propositions" au personnel de la prison, portant notamment sur les effectifs et la prise en charge des détenus radicalisés.