Après l'annulation de l'édition 2016, Martine Aubry avait annoncé un retour aux sources et un renforcement de la sécurité. Alors évolution ou révolution ?
Quelle Braderie de Lille en 2017 ? Martine Aubry va répondre longuement en conseil municipal ce vendredi. Mais dès ce mardi, La Voix du Nord a publié les pistes explorées. Jacques Richir, adjoint au maire de Lille, chargé de ce dossier, nous a confirmé la plupart de ses nouveautés, innovations ou réformes. Les voici :
Inscription obligatoire
C'est LA nouveauté qui conditionne les autres. Imposée par les normes de sécurité en vigueur en France pour toutes les manifestations populaires. Désormais, l'inscription sera obligatoire pour pouvoir vendre à la Braderie de Lille. Jusqu'à maintenant, on pouvait réserver son emplacement mais on pouvait aussi tenter sa chance au dernier moment. Désormais, il y aura un contrôle à l'entrée des zones de Braderie. L’inscription donnera droit à un pass au nom d'une personne en particulier et d'une plaque d'immatriculation. Sans ce pass, les vendeurs seront refoulés aux différents "checks-points" (une vingtaine en tout). "Nous allons notamment faire appel à des sociétés privées pour le contrôle à l'entrée", explique Jacques Richir, adjoint au maire chargé de la Braderie.
Cette "inscription obligatoire" est une réponse aux exigences du Préfet qui veut mieux "contrôler" le flux des bradeux. Ce système de contrôle plus strict existe dans de nombreuses brocantes en France. "A Lille, vue la taille, on n'avait jamais mis en place un tel système. On était dans un esprit plus libre, ouvert." La Braderie de Lille va donc commencer en 2017 une nouvelle ère...
Un périmètre réduit
La Braderie de Lille va être moins grande, moins étendue. Il n'y aura sans doute plus 10 000 emplacements. La mairie n'a pas chiffré précisément le nombre d'emplacements supprimés mais on connaît déjà les rues dans lesquelles il ne sera plus possible de brader. Les voici : boulevard Victor-Hugo, rues de Douai, d’Arras et Gambetta. Finie donc la Braderie de Lille dans les quartiers de Moulins et Wazemmes. Cependant, les commerçants de la rue Gambetta pourront brader à l’intérieur des boutiques.
La fin des commerçants ambulants ou non-sédentaires
Moins de rues dans le périmètre Braderie = moins d'emplacements ? Oui, évidemment, mais selon Jacques Richir, cela ne posera aucun problème. "L'interdiction pour les commerçants ambulants et non-sédentaires va libérer des emplacements. Les Lillois des rues qui ne seront plus en Braderie peuvent s'inscrire et ils seront prioritaires pour avoir une emplacement."
Pulls péruviens, jeans, étals de marchés... Normalement, on ne verra effectivement plus rien de tout cela à la Braderie de Lille. La mairie confirme l'interdiction de la braderie pour les commerçants non-sédentaires et ambulants. "C'est le retour du vrai esprit Braderie", estime Jacques Richir qui s'appuie sur les refrains souvent entendus : "La Braderie est devenue trop commerciale".
Les brocanteurs ne braderont plus boulevard Jean-Baptiste Lebas
« Poser une bombe ou se faire sauter au milieu de la foule : il y a parfois 100 000 personnes autour du parc Lebas ! » Martine Aubry avait pris l'exemple de ce lieu emblématique l'été dernier pour parler des risques terroristes tant redoutés.Du coup, c'est une autre tradition qui disparait. Il n'y aura plus de brocanteurs pros autour du parc Jean-Baptiste Lebas. Ils seront remplacés par des bradeux amateurs et seront déplacés sur les grandes artères voisines : les boulevards Louis-XIV et de la Liberté. Notamment parce qu'ils permettent de mieux gérer les flux, la foule.