Bruges : un prêtre jugé pour ne pas avoir suffisamment aidé un fidèle qui voulait se suicider

Un prêtre de Bruges âgé de 57 ans a été jugé ce lundi devant le tribunal pénal de Bruges pour négligence coupable.

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Un prêtre de Bruges (Flandre - Belgique) a comparu lundi devant le tribunal correctionnel pour négligence coupable. Il est soupçonné de n'avoir pas aidé un homme qui lui annoncé son intention de se suicider. L'homme d'Eglise âgé de 57 ans invoque le secret professionnel, explique Focus WTV

L'histoire remonte à 2015. Un homme qui souffre de dépression depuis longtemps appelle le prêtre brugeois qu'il connaît bien. Par téléphone et par SMS, il évoque son intention de mettre fin à ses jours. Trois appels au total et de nombreux SMS. Le prêtre répond, tente de dissuader l'homme. En vain. 

La nuit suivante, l'homme se donne la mort en s'étouffant dans sa voiture. Peu après, son épouse prend connaissance des messages échangés avec le prêtre et estime qu'il aurait dû prévenir la police ou d'autres personnes. Elle porte plainte. “Le prêtre connaissait notre adresse, il aurait pu alerter la police mais il n’a rien fait, a expliqué la veuve à La Libre.be. Lorsque j’ai pris contact avec lui, il s’est réfugié derrière le secret de la confession et m’a dit qu’il avait tout fait pour convaincre mon mari de ne pas se suicider. Mais le secret de la confession est-il à ce point sanctifié qu’on puisse mettre un être humain en danger ? Je ne conçois pas les choses de cette façon”.
 


Négligence ?


Le prêtre a-t-il fait le nécessaire ? Peut-il se retrancher derrière le secret professionnel ? C'était tout l'enjeu du procès de ce lundi. 

"Il est du devoir de chacun d'aider une personne dans le besoin. Il n'y a à cet égard aucune exception à la règle", a indiqué le procureur. "Le prévenu aurait à tout le moins dû appeler la police ou avertir une tierce personne." Négligence coupable ? 

De son côté, la défense a expliqué que le prêtre avait fait ce qu'il pouvait et avait immédiatement répondu aux SMS envoyés.  La victime était en dépression notamment à cause de problèmes conjugaux  : "Je ne lui (NDLR : à sa femme) reproche pas de le quitter, mais c'est difficile de blâmer quelqu'un qui voulait l'aider", a expliqué l'avocat du prêtre. 

Il a également comparé la situation avec le fonctionnement de numéro vert consacré au suicide en Belgique. "Qu'est-ce que les gens de ce service font ? Ils écoutent aussi, c'est ce qu'on attend d'eux." L’avocat a demandé l'acquittement de son client.

Le tribunal se prononcera le 1er octobre. Le prêtre risque jusqu'à un an de prison mais le procureur n'a pas requis de peine particulière.

 
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