Dix mille personnes ont manifesté ce dimanche 25 février à Bruxelles contre la politique migratoire du gouvernement belge et ce qu'ils dénoncent comme une criminalisation de la solidarité.
"En 1940, mes parents, réfugiés, ont été hébergés par une famille française". C'est le message de l'une des nombreuses pancartes brandies ce dimanche 25 février à Bruxelles, à l'occasion d'une grande manifestation organisée par la Plateforme Citoyenne, un collectif citoyen qui a pris en charge pas moins de 50 000 nuitées pour des migrants en 2017.Selon les organisateurs, ils étaient 10 000 cet après-midi à braver le vent glacial dans les rues de la capitale de l'Europe. Le collectif citoyen a reçu les renforts de nombreux partis politiques et organisations, comme la Ligue des Droits de l'Homme, le Parti Socialiste belge ou encore Médecins du Monde.
Tous•tes en marche, par solidarité avec les migrant•e•s et sans-papier. #migrAction #Bruxelles #Migrants pic.twitter.com/Db5KGjgK5G
— Médecins du Monde (@MdMBelgique) 25 février 2018
La police belge pourrait se rendre chez les citoyens qui hébergent des migrants
En cause, la politique migratoire du gouvernement, qui a récemment renvoyé des migrants au Soudan malgré "le risque de torture", selon les arguments du collectif.
Mais surtout, le gouvernement belge souhaite durcir la législation sur l'accueil des migrants, en autorisant des "visites domiciliaires” chez les personnes supposées héberger des sans-papiers, sans titre de séjour légal sur le territoire. L'objectif étant de procéder à leur arrestation.
Oui, j accueille des réfugiés! Non je n’ai pas à en avoir honte ni à me sentir coupable!
— Emmanuel Foulon (@efoulon1) 25 février 2018
Ns étions qq milliers cet aprem à manifester contre la propo du gouvernement de perquisitionner le domicile des citoyens qui hébergent aussi ces réfugiés ds la détresse #MigrAction pic.twitter.com/ZEmNmJBZnq
Ce projet de loi a particulièrement mobilisé les Bruxellois : c'est la troisième manifestation protestant contre le texte, dont l'examen, qui devait avoir lieu fin janvier, a finalement été reporté. Certaines personnes arboraient ce dimanche des stickers "Je suis hébergeur de migrants".
Des tentes pour sensibiliser aux conditions de vie des migrants
Au milieu de la foule de manifestants, des tentes se dressent. Pour sensibiliser les Bruxellois, la plateforme citoyenne a invité les manifestants à planter des tentes sur le parcours de la marche."Nous voulons rappeler à ceux qui pensent avoir évité un Calais à Bruxelles (grâce à leur fermeté), que s'il n'y a pas de Calais à Bruxelles, c'est parce qu'il n'y aura jamais et il n'y jamais eu 15.000 personnes à Bruxelles, comme c'était le cas à Calais", écrit le collectif sur Facebook.
Et ajoute : "les citoyens, plus humains que fermes, ont ouvert leurs portes aux quelques 500 personnes que la Belgique se refuse à accueillir dignement".