Le tribunal de commerce de Lille a annoncé ce vendredi qu'il donnerait le 17 août sa réponse concernant les différentes offres de reprises formulées face au redressement judiciaire de Camaïeu. Deux offres semblent favorites.
Le tribunal de commerce de Lille désignera le 17 août le repreneur de l'enseigne de prêt-à porter féminin Camaïeu, en redressement judiciaire. Celui-ci examinait ce vendredi 24 juillet sept offres dont deux favorites. Celle portée par la Foncière immobilière bordelaise a les faveurs du CSE.
Selon Stéphane Ducrocq, avocat du CSE, "les avis restent extrêmement partagés". "Dans le tribunal lui-même, entre le procureur et le juge commissaire, ils ne pensent pas la même chose que l'administrateur... Bref, les jeux ne sont pas faits", a-t-il déclaré aux quelques dizaines de salariés qui s'étaient rassemblés ce vendredi matin devant le tribunal.Parmi les sept offres de reprises, deux font office de favorites. Le CSE et l'intersyndicale CFDT-CGT-FO soutient l'une, et UPAE, le premier syndicat de l'entreprise, préfère l'autre.
"Une très forte majorité des salariés, à hauteur de 70 % qu'ils soient issus des bureaux, des magasins ou de l'entrepôt sont favorables à l'offre" de la Foncière immobilière bordelaise (FIB), a assuré un délégué CFDT aux salariés.
L'offre de la FIB "maintient plus d'emplois"
Ce jeudi soir, le CSE a voté en faveur de cette offre portée par le fonds d'investissement spécialisé dans l'immobilier commercial de l'homme d'affaires Michel Ohayon."Cette offre maintient plus d'emplois et il y a un vrai projet !", a soutenu le délégué CGT Thierry Siwik, accompagné d'une vingtaine de salariés vêtus de chasubles aux couleurs de l'intersyndicale, ou de T-shirts floqués "sourire à la FIB".L'offre prévoit la reprise de 511 magasins et 2.619 salariés, sur les 634 magasins et 3.146 salariés que compte l'entreprise, selon le bilan à mi-juillet de la direction.
"C'est une reprise d'entrepreneurs de commerçants qui croient en cette société, pas une offre de reprise de financiers. Nous ne sommes pas responsables du passé, le passé ce sont ceux qui ont créé la dette", a déclaré l'avocat de la FIB, Olivier Pardo, en référence à ses concurrents.
Une deuxième offre venue de l'actuel PDG de Camaïeu
L'offre concurrente, portée notamment par l'actuel PDG de Camaïeu, Joannes Soënen, et trois fonds déjà actionnaires, prévoit de reprendre 446 magasins, dont 43 seront sous l'enseigne de prêt-à-porter féminin de la galaxie Mulliez, Grain de malice, et associe le logisticien nordiste Log's. Soit 2.520 emplois selon un porte-parole.Cette offre est soutenue par le syndicat UPAE (Unis Pour Agir Ensemble), premier au sein de l'enseigne Camaïeu (38%).
"On a essayé de donner un maximum d'informations et de clarté sur la pérennité de notre projet, sa durabilité, le fait qu'on voulait embarquer les équipes dans ce projet et transformer vraiment notre entreprise (...) pour que Camaïeu puisse se dynamiser pour les dix prochaines années", a déclaré à la presse M. Soenen, à la sortie de l'audience."On y croit et nos équipes y croient aujourd'hui (...) On a un plan bien identifié, une feuille de route claire", a-t-il ajouté.
"On est venus soutenir notre PDG, il est arrivé et nous a donné une vision complètement positive. Si on ne le suit pas aujourd'hui, demain on ne sera plus rien", a réagi Raphaëlle, responsable magasin à Faches-Thumesnil (Nord).