Centrale nucléaire au Cap Gris-Nez, A1 bis, Périph' dans le Vieux-Lille... : 10 gros projets qui n'ont jamais vu le jour

Des années 70 à aujourd'hui, voici une sélection de projets qui ont animé le débat public dans le Nord et le Pas-de-Calais avant d'être abandonnés. 

1. Une centrale nucléaire au Cap Gris-nez


Oui, l'Etat a bien envisagé de construire une centrale nucléaire sur le site des deux caps. C'était au début des années 70. La France construisait son parc nucléaire. Il fallait trouver des sites répondant aux exigences, notamment près de l'eau. 

Implanter au Cran des Oeufs, dans la falaise, une centrale nucléaire semblait alors pratique : on aurait pompé les eaux de refroidissement dans la Manche et évacuer les eaux chaudes par un canal. Mais, même dans les années 70, l'aberration écologique, touristique, environnementale a sauté aux yeux. "Dans cette région du Nord saccagée par des siècles d'exploitation minière et industrielle, (...) pourquoi saccager ce qui reste beau et fertile", écrivait la fédération Nord-Nature en 1975. 
 

Quand l'Etat voulait implanter une centrale nucléaire... au Cap Gris-Nez

Avec 2,5 millions de visiteurs chaque année, le site des Deux Caps est l'un des joyaux naturels de la région, classé Grand site de France depuis 2011. Ce qui est amusant, c'est que tout ceci n'aurait pas dû arriver : dans les années 70, l'Etat voulait implanter au Cap Gris Nez une centrale nucléaire.


Finalement, le projet sera abandonné l'année suivante. "Il y a eu tollé général aussi bien chez les habitants que chez les estivants qui viennent réoxygéner leurs poumons à l'air du large", racontait sur FR3 en juillet 1976 le maire d'Audinghen.
 

Et six réacteurs seront ensuite construits à Gravelines. Chaque année, le site des deux Caps, emblème des Hauts-de-France, est visité par près de 3 millions de touristes. 
 

2. Un périph' qui passe dans le Vieux-Lille


Dans les années 70, le Vieux-Lille est en très mauvais état. De nombreuses maisons sont insalubres et des bâtiments sont au bord de la destruction.  Dans ce contexte, des élus de la ville de Lille ont alors l'idée de sacrifie rune partie du quartier pour résoudre la question de la desserte automobile de la capitale des Flandres. Une sorte d'autoroute/périphérique qui serait passé par la Treille.

De nombreux habitants s'y opposent. L'association "Renaissance du Lille ancien" déploie tous ses arguments et va obtenir gain de cause au début des années 80. "A cette époque, l’îlot de la Treille et ses alentours étaient menacés d’une percée urbaine qui passerait au ras de la cathédrale, au cœur des quartiers anciens au tissu urbain fin et serré, peut-on lire dans le magazine Lille ancien. Les discussions furent vives entre les « pour » et les « contre ». En 1985, Pierre Mauroy décide l’abandon de la percée."Notre-Dame de la Treille 

3. Un parc d'attraction sur le terril saint-Henriette à Hénin-Beaumont


Le projet des années 2000. Porté essentiellement par l'ancien maire d'Hénin-Beaumont Gérard Dalongeville. Il se voit implanter un parc d'attractions autour du terril Saint-Henriette (que l'on voit depuis l'A1). Il évoque un investissement de 400 millions d'euros, de la participation de Rémy Julienne (célèbre cascadeur), d'un lagon, d'un nouveau quartier...

Un dessin d'architecte est même diffusé en 2005. Folie des grandeurs ? Oui ! Après avoir dépensé six millions d'euros en études, le projet est abandonné.
 


4. L'autoroute A1bis


Pour désengorger l'A1, les élus régionaux ont tenté dans les années 90-2000 de faire construire une deuxième autoroute. L'A1 bis, aussi nommée A24 qui irait de la Somme à la Belgique. Premières études en 1996. Lancement en 2006 pour 1,3 milliard d'euros. Mais ce n'est pas si simple. Quel tracé ? Quel financement ? Les oppositions se manifestent rapidement. Les écolos sont vent debout contre le projet qui fait la part trop belle à la voiture. Le projet est abandonné en 2010. 

Mais il refait régulièrement surface.  « Il faut rouvrir le dossier A1 Bis ou A24. Ce serait alléger l’A1, désenclaver Lille, irriguer le centre de la Somme et du Pas-de-Calais en reliant Doullens à Frévent et Saint-Pol-sur-Ternoise », écrivait par exemple en 2016 Jean-François Théret, le maire de Frévent (Pas-de-Calais).
 


5. Horseland à Presmeques


C'est un des flops retentissants des années 2010 dans la métropole lilloise. Horseland, projet de centre équestre de luxe implanté à Prémesques n'a jamais ouvert ses portes officiellement.

Réticences des riverains, retard du chantier, explosion des coûts : en 2013, le pomoteur Gérard Defrance finit par jeter l'éponge. 30 millions d'euros d'investissement pour rien. Aujourd'hui, la revente des parcelles n'est pas tout à fait terminée....
 


6. Spyland / Heroïc Land à Calais


"Dans le Steampunk District, les cadrans d’horloge côtoieront les attractions sur le thème de l’univers de Jules Verne et dans l’Heroic-Fantasy Land les visiteurs pourront évoluer dans des décors peuplés de dragons et d’imposants châteaux...." Extrait de la présentation d'Heroic land, parc d'attraction de 50 hectares censé rendre attractive la ville de Calais. Objectif : devenir le 5ème parc de France avec 1,5 million de visiteurs annuel. Ambitieux. Alléchant. Mais compliqué et coûteux. 
 

Les investisseurs chinois ont réduit le projet de moitié. Ils devaient voir le jour en 2020. Aujourd'hui, on en est très loin. Mais officiellement, Heroic land n'est pas complètement abandonné... Un million d'euros d’argent public a déjà dépensé dans les études.
 

7. L'Arena à Dunkerque


Un gros projet pour l'agglomération de Dunkerque. L'Arena, salle de 10 000 places qui devait notamment accueillir les matches de USDK (D1 de handball) et du BCM (Pro A, basket), et aurait dû être inaugurée à l'automne 2015 n'a finalement jamais vu le jour. 

Après les élections municipales de 2014, Patrice Vergriete, nouveau maire, annule le projet. 30 millions d'euros de gâchés ! Le coût total de cette salle aurait avoisiné les 180 millions d'euros, si elle avait été réalisée. 
 
 

8. Un tramway dans le Bassin minier


Une ligne Béthune-Bruay-la-Buissière-Beuvry. Une autre ligne Liévin-Lens-Hénin-Beaumont. C'était le projet de tramway Artois-Gohelle ou tramway du bassin minier. Il a été lancé en 2008. Un tracé est acté en 2011. 37 kilomètres de lignes doivent être construits. Plus de 650 millions d'euros d'investissement. 

Mais les tracés sont contestés, la gestion jugée inefficace par la Chambre régionale des comptes et le coût exorbitant. En 2013, les élus actent son remplacement par des bus à haut niveau de service. 
 
 

9. Un Stade Grimonprez-Jooris II


Le serpent de mer du début des années 2000 à Lille. Sur l'emplacement de l'ancien stade Grimonprez-Jooris au bout de la façade de l'Esplanade, la mairie de Lille voulait construire une nouvelle enceinte de 33 000 places. Livraison prévue en 2004. Mais les défenseurs du parc de la Citadelle attaquent le projet en justice le jugeant incompatible avec les règles d'urbanisme et la rpéservation du Vieux-Lille. 
 


En juillet 2005, la cour administrative d'appel de Douai casse le permis de construire du nouveau Grimonprez-Jooris. Le projet est mort, il a coûté 6 millions d'euros à la ville de Lille. Le nouveau stade est finalement construit à Villeneuve d’Ascq. Il ouvre en août 2012 après trois ans de travaux.  
 

BONUS. Le Canal Seine-Nord ?


Oui, il y a bien ici un point d'interrrogation. Mais oui aussi, ce projet pourrait faire partie de cette liste... Le projet est toujours en cours de validation mais c'est un serpent de mer tellement long que le doute est permis. Ce canal, long de 107 kilomètres entre Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Nord), a vocation à être le maillon manquant entre la Seine et le réseau fluvial de l'Europe du Nord, pour le transport de marchandises entre les pays du Bénélux et la région parisienne. 

Evoqué dès les années 70,  lancé en 1993, ce projet, dont les travaux devaient commencer au début des années 2000, est devenu une arlésienne. Récemment, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, parlait d'un début des travaux à la fin de l'année. A suivre...
 



 
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