Les massifs forestiers tentent de s'adapter face à la sécheresse et aux épidémies.
Champignons, insectes et stress hydrique font des ravages dans les forêts des Hauts-de-France.
La chalarose, déjà 2 000 hectares de dégâts dans le Nord-Pas-de-Calais
Dans la forêt de Hardelot (Pas-de-Calais), d'étranges colorations parsèment les frênes. Pour Frédéric Vincq, c'est un "effondrement de la valeur de la forêt". Ce responsable de l'unité territoriale Littoral Flandre Artois de l'Office national des forêts (ONF) pointe la chalarose.
La chalarose est un champignon venu d'Asie, apparu dans la région en 2009. Il attaque les feuilles et pénètre le bois à la base du tronc. En quelques mois, l'arbre meurt.
En Nord Pas-de-Calais, 2 000 hectares ont été contaminés et des dizaines d'hectares ont déjà été coupés.
Le scolyte, l'insecte à l'assaut des épicéas
Dans la forêt de Bonsecours (Nord), une parcelle de 30 hectares vient d'être rasée. Elle a été touchée par l'épidémie de scolytes, initialement déclenchée en région Grand Est. Ces coléoptères se nourrissent habituellement de bois mort, mais s'attaquent aussi à la sève des épicéas.
Pour comprendre ce phénomène, il faut remonter en 2018 : "les effets conjugués du printemps et de l’été 2018, exceptionnellement chauds et secs, ont entraîné une prolifération de scolytes dans les pessières (forêts d'épicéa)", nous apprend l'ONF.
Les hannetons s'enracinent en forêt de Compiègne
Dans l'Oise, les techniciens de l'ONF soulignent la prolifération du hanneton, dont les larves dévorent les racines d'arbres.Pour Bertrand Wimmers, directeur de l'agence territoriale de Picardie de l'Office national des forêts, "on peut parler de crise sanitaire en forêt de Compiègne, et pas seulement. Il y a également dans les forêts de Laigue et de Chantilly, et on a un continuum sur le sud de l'Oise, où les sols sont sableux, avec 25 000 à 30 000 hectares de forêts sous forte contrainte climatique, avec en plus la présence de hannetons".
30 % de la forêt de Compiègne serait en fort dépérissement, à cause du déficit pluviométrique croissant.
Quelles réponses face à la sécheresse ?
En finir avec les peuplements d'une seule et même essence, c'est le pari porté par l'ONF. Pour répondre au stress hydrique, l'ONF a choisi de diversifier les essences, pour des arbres plus résistants aux périodes de sécheresse. C'est le cas des chênes sessiles, récemment plantés en forêt de Saint-Amand-les-Eaux.